Une étude danoise met en évidence une association entre la séropositivité à la toxoplasmose et le risque d’autoagressivité, voire de suicide chez les jeunes mères. C’est une constatation étonnante que vient de faire une équipe de jeunes chercheurs danois qui s’intéresse depuis plusieurs années aux liens existant entre toxoplasma gondii et des troubles mentaux ce parasite a, en effet, tendance à se fixer préférentiellement dans le cortex préfrontale et l’amygdale, deux aires cérébrales connues pour jouer un rôle majeur dans la régulation du comportement et des émotions. D’ailleurs, les personnes souffrant de schizophrénie présentent souvent des anomalies dans ces zones. Déjà, dans de précédents travaux, les mêmes auteurs avaient établi un lien entre toxoplasma gondii et le risque de comportement suicidaire. Cependant les patients avaient été testés pour l’infection avant la survenue de l’événement. Dans la présente étude, qui vient d’être publiée dans Archives of General Psychiatry, les auteurs ont analysé une cohorte de plus de 45 000 femmes danoises qui avaient récemment accouché, entre 1992 et 1995. Ils les ont suivis jusqu’en 2006. Parmi elles, 26,8% des femmes étaient séropositives pour la toxoplasmose. Les auteurs ont rapporté que, durant la période de suivi, 488 événements d’autoagressivité (suicide, tentative de suicide, lésion traumatique, …) s’étaient produits, soit une incidence de 8,2 pour 10 000 personnes-année. Ils ont alors calculé que le risque de survenue de ces événements était de 1,53 chez les mères séropositives par rapport aux séronégatives. Il était, en outre, augmenté en cas de taux important d’IgG (RR de 1,91). Et pour les tentatives de suicide, il s’élevait à 1,81 et à 2,05 pour les suicides réussis. Pour expliquer ce lien, qui demande, bien entendu à être confirmé par d’autres études, les auteurs évoquent la piste autoimmune liée à e type d’infection chronique, médiée par des protéines pro-inflammatoires telles que le TNF et l’interleukine 6.
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