Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. En matière de stratégie vaccinale contre le Covid-19, le Gouvernement fait et défait ses recommandations au gré des études scientifiques, ou suivant les avis des instances consultatives, ou encore en fonction d’un savant arbitrage entre considérations économiques, politiques, sanitaires ou sociales dont lui seul a les clés du raisonnement. Et au cœur de ce maelström riche en rebondissements, les professionnels de santé tentent quotidiennement d’aligner leur pratique aux directives ministérielles tout en jonglant avec les contraintes organisationnelles. Depuis quelques jours, les annonces s’enchaînent : ouverture de la vaccination aux plus de 18 ans avec comorbidités, à tous les plus de 50 ans à compter du 10 mai (et non le 15), aux mineurs de 16 à 17 ans à "très haut risque de forme grave" du virus, accès aux doses disponibles à compter du 12 mai et sans limite d’âge, augmentation des doses pour les médecins du travail, arrivée du vaccin Moderna en cabinet médical en juin… La course aux déclarations semble lancée, avec un objectif clairement affiché : utiliser au maximum les stocks disponibles, sans "gâcher quelque dose que ce soit", souhaitait Emmanuel Macron.
Faut-il s’étonner de tous ces ajustements ? L’annonce de l’ouverture de la vaccination pour tous le 15 juin prochain et la promesse de proposer un vaccin "à tous les Français adultes qui le souhaitent d’ici la fin de l’été" engagent le ministère de la Santé dans une course contre la montre. Raison pour laquelle les dernières semaines (et comme les prochaines très certainement) ont été si mouvementées. Pour l’heure, un peu plus de 10% de la population a reçu les deux injections, estime la DGS. Un taux encore insuffisant pour garantir une diminution de la circulation du virus. Mais le Gouvernement veut tenir le pari. À coup sûr, demain sera un autre jour… avec son nouveau lot de rebondissements.
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