Les suicides d'étudiants en médecine "sont très très rares" selon le nouveau Président des doyens
Voilà quelques jours à peine qu'il a pris ses fonctions, et déjà il fait grincer des dents. Dans une récente interview à What's Up Doc, le nouveau Président de la Conférence des doyens, le Pr Jean Sibilia, relativise les récents suicides d'étudiants en médecine. "Les suicides réels sont très très rares". Interrogé sur le suicide des internes et sur la qualité de vie au travail par What's Up Doc, le Pr Jean Sibilia, élu Président de la Conférence des doyens la semaine dernière, a tenu des propos qui ont fait bondir les internes. "Les étudiants ont des idées noires et des difficultés mais je ne suis pas certain du tout que ce soit spécifique aux étudiants en médecine. (…) Il y a intrinsèquement dans le métier de médecin quelque chose qui est stressant, mais ça n’a rien à voir avec l’organisation structurelle du système", assure le Pr Jean Sibilia. "On est là pour la continuité des soins et il faut que ça marche, pour les gens. Et ça a un coût : un coût humain, qu’il faut réguler le mieux possible, pour avoir le moins de souffrance possible", poursuit le Président de la Conférence des doyens.
"Ces propos nous interpellent d'autant plus qu'ils sont tenus par un professeur et doyen cesé se préoccuper de la santé des futurs médecins. Nous pensions avoir insuffrlé une prise de conscience collective, il semble que ce ne soit pas encore le cas", a déploré l'ISNI dans un communiqué. "Notre enquête de santé mentale, mais également plusieurs études concordantes, montrent que les internes présentent 2 à 5 fois plus d’idées suicidaires que la population générale. Elle montre également un taux d’anxiété 4 fois supérieur et un taux de dépression 2 fois supérieur à la population générale", rappelle l'ISNI. Des propos qui ont aussi indigné des jeunes médecins sur les réseaux sociaux "Attention danger ! Le négationnisme n'a jamais amené à de grands projets ! 60% anxiété et 30% dépression !", a notamment alerté sur Twitter l'ex-président de l'Isni, Olivier Le Pennetier. Ces dernières semaines ont été marquées par la mort de plusieurs étudiants en Paces et d'internes.
@doyensmed , sérieusement ? C'est tout ce que vous trouvez a dire sur les suicides d'internes a répétition ? Il en faut combien pour que vous preniez conscience de l'ampleur du mal ? Les internes sont, avant tout, vos étudiants, c'est à vous de les protéger...
— Kévin CASSINARI (@Kevin_Cassinari) 5 février 2018
Ces propos sont d'autant plus insupportables quelques jours après un nouveau suicide d'interne en médecine, à Paris.
— Association des Internes des Hôpitaux de Bordeaux (@AIHBordeaux) 4 février 2018
Bonjour @doyensmed. Une clarification de ces propos me semble nécessaire.
— Guillaume Ah-ting (@GuillaumeAHTING) 5 février 2018
La santé mentale des étudiants, une fatalité ?
L'organisation de la formation (heures de travail, manque d'encadrement, manque de ressources, violences psychologiques) n'y est pour rien ?
Choqué pic.twitter.com/deShUC70tT
Surpris de la position @doyensmed sur la #sante #mentale
— Yanis Merad (@Yanis_ANEMF) 5 février 2018
Inacceptable de nier le mal être des #étudiants en santé ! ⚠️
Surtout à l’heure où celui-ci motive des projets comme #R2C / réforme de la #PACES ...
Besoin d’un rappel ? ➡️ @LeCarabDechaine https://t.co/BKXree8Hfi
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