Réforme du 3ème cycle : universitaires et internes veulent rejouer le match
Le 16 mai, six instances d'universitaires et praticiens réclamaient par une lettre ouverte la réouverture du dialogue sur le statut de l'étudiant dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales. Le 19 mai, l'Intersyndicat national des internes (Isni), qui juge la réforme "bâclée", est revenu à l'assaut.
Reprendre la concertation sur les points de la réforme du troisième cycle des études médicales qui suscitent encore des désaccords. C'est l'objet du communiqué signé le 16 mai par la Conférence des doyens de facultés de médecine, la Conférence médicale du Conseil national des universités (CNU), la Coordination nationale des collèges d'enseignants en médecine, la Conférence des présidents de communauté médicale d'établissement (CME) de CHU, celle de CH et enfin la mission interministérielle sur la réforme du troisième cycle. "Nous proposons de reprendre la concertation avec l'ensemble de la communauté hospitalo-universitaire et des syndicats de jeunes médecins", lancent les signataires. Une main tendue qui porte sur deux points, alors que la réforme sera effective dès la rentrée 2017. Première proposition : la durée des diplômes d'études spécialisées (DES) à forte valence interventionnelle, comme la cardiologie, la néphrologie et l'hépato-gastro-entérologie. "La demande exprimée de cinq ans nous apparaît légitime et nous devons aboutir à un accord les concernant rapidement", expliquent les instances. La deuxième remarque porte sur la préparation du décret en Conseil d'État, relatif à la phase 3 du DES et au statut de l'étudiant. Les signataires estiment que le texte "n'a pas fait l'objet d'une concertation suffisante". Le 19 mai, c'était au tour de l'Intersyndicat national des internes (Isni) d'alerter sur plusieurs points de la réforme. Le "risque démographique" est notamment évoqué. Les établissements qui rencontrent des difficultés de recrutement dans plusieurs spécialités "peuvent voir dans ces étudiants de phase 3 une manne de main d'œuvre à bon marché, à même de remplir des services désertés", écrivent les syndicats. Risque pédagogique, avec la possibilité "de pouvoir disposer plus rapidement de professionnels formés" ; risque sanitaire, via un glissement de tâches ; et finalement risque d'une atteinte à la liberté tarifaire "car il existe un risque de restructuration de l'offre hospitalière sur le post-internat, et ainsi une possibilité de voir une atteinte aux conditions d'accès au secteur 2 existantes", détaillent-ils. Ils demandent, comme les instances, "de façon immédiate qu'une nouvelle réflexion sereine et posée soit menée avec les tutelles, les doyens et les représentants enseignants et hospitaliers". "Une réforme ambitieuse et touchant le cœur même de la formation des jeunes médecins et des jeunes chirurgiens ne saurait être bradée pour des questions de calendrier", avertissent-ils. [avec Hospimedia]
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