Alerte sur l’évolution épidémiologique inquiétante du cancer pancréatique
L’adénocarcinome du pancréas pourrait connaître une augmentation majeure de ses taux d’incidence et de mortalité dans les 15 années à venir, s’inquiètent des experts réunis à l’Académie nationale de médecine le 14 mars dernier pour une séance consacrée à ce thème.
Cette évolution est liée à l’accroissement et au vieillissement de la population, au transfert des facteurs de risque (tabac et alcool) des pays les plus développés vers les moins développés, ainsi qu’à l’absence de réduction des taux de mortalité malgré les récents progrès thérapeutiques. Actuellement, à l’échelle mondiale, les estimations pour l’année 2012 font état de 338 000 nouveaux cas (12ème rang) et 330 000 décès (7ème rang). Les projections pour 2030 montrent une possible augmentation de 65% du nombre de nouveaux cas et de 60% du nombre de décès entre 2012 et 2030 avec plus d’un demi-million de nouveaux cas et décès estimés. Aux Etats-Unis, plusieurs études montrent que le cancer du pancréas pourrait devenir la deuxième cause de décès après le cancer du poumon dès 2020. L’Europe est aussi particulièrement concernée avec 78 000 décès (4ème rang) en 2012, juste après le cancer du sein. Mais les experts estiment que le nombre de décès liés au cancer pancréatique devrait dépasser celui du sein dès la fin de l’année 2017. "Cette tendance forte justifie de repenser l’organisation des structures de soins et d’intensifier sans tarder les travaux de recherche fondamentale couplés à la recherche clinique et aux enquêtes épidémiologiques, pour chercher à démembrer et comprendre les mécanismes moléculaires génétiques et épigénétiques de ce cancer, susceptibles d’aboutir à la mise au point de nouvelles thérapeutiques", concluent Christian Partensky et Jacques Ferlay (International Agency for Research on Cancer, Lyon).
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