L’étude Micchado, lancée par l’Institut Curie, vise à prédire l’agressivité d’une tumeur chez un jeune, en analysant l’ADN circulant. Des données, dans le cas du neuroblastome, montrent sa fiabilité pour établir le profil génétique de la tumeur lorsqu’elle est inaccessible, mais aussi de suivre son évolution.
La Journée internationale du cancer de l’enfant, qui a lieu ce 15 février, est l’occasion de rappeler que ces pathologies malignes touchent chaque année 2500 enfants et adolescents. Et si les trois quarts d’entre eux guérissent, certaines formes restent difficiles à soigner, caractérisées par des rechutes fréquentes et une résistance aux traitements. "Pour ces jeunes patients, il est primordial de disposer, le plus tôt possible, d’informations précises sur les caractéristiques de leur tumeur afin de choisir le meilleur traitement et de réagir rapidement s’ils deviennent inefficaces", affirme l’Institut Curie. C’est pour répondre à ce défi que le Dr Gudrun Schleiermacher, pédiatre oncologue et responsable de l’équipe de recherche translationnelle au centre d’oncologie Siredo de l’Institut Curie, a lancé l’étude Micchado. "Cette étude vise à améliorer la compréhension des mécanismes de progression tumorale et de résistance aux traitements, explique la spécialiste. A terme, l’objectif est d’identifier les patients dont le cancer risque de devenir résistant pour adapter au mieux les traitements et gagner ainsi la course contre la montre avec la maladie." Cette étude est basée sur l’analyse de l’ADN tumoral circulant, avec l’objectif d’établir des liens avec le niveau d’agressivité de la tumeur. "C’est une première car cette évaluation du risque à partir de l’ADN tumoral circulant durant le suivi du patient n’a encore jamais été pratiquée pour les tumeurs pédiatriques", souligne le Dr Schleiermacher. Pilotée par l’Institut Curie, cette étude nationale, menée en collaboration avec Gustave Roussy (Villejuif, 94) et le Centre Léon Bérard (Lyon), va associer 30 centres d’oncologie pédiatrique en France. 600 jeunes patients (enfants, adolescents et jeunes adultes) atteints de diverses tumeurs à haut risque seront inclus à partir de février 2018 pour une durée de 6 ans. Efficacité prouvée dans le neuroblastome De précédentes données ont déjà montré l’intérêt de cette "biopsie liquide". C’est le cas, en particulier, du neuroblastome, cette tumeur maligne solide extra-cérébrale qui touche chaque année 130 à 150 jeunes. L’analyse de l’ADN circulant permet notamment d’observer la présence du gène Mycn, dont l’amplification est associée à un risque élevé de développer des métastases. "Nous avons pu montrer, en collaboration avec le Centre Léon Bérard, qu’il est désormais faisable d’effectuer un profil génomique tumoral à partir de l’ADN tumoral circulant tumoral dans le sang des jeunes patients", explique Gudrun Schleiermacher (Clin Cancer Res, 30 novembre 2017). L’étude a en effet montré que dans 97 % des cas, les données obtenues à partir de l’ADN tumoral circulant, accessible à partir d’une simple prise de sang, sont concordantes avec les analyses classiques faites à partir de prélèvements tumoraux. Cette analyse sanguine permet donc d’établir le profil génomique de la tumeur dans les cas où un accès à la tumeur elle-même n’est pas possible, mais aussi de suivre l’évolution tumorale. "Mieux encore, ce biomarqueur serait à même d’apporter des informations supplémentaires, relatives à l’hétérogénéité tumorale notamment ce qui permettrait de mieux comprendre la tumeur pour mieux la traiter", ajoute l’Institut Curie.
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