La Fédération hospitalière de France (FHF) vient de publier un atlas régional sur les pratiques médicales en France, qui visait à mieux connaitre les disparités géographiques en matière d’actes chirurgicaux.
Réalisé par la société HEVA cet "Atlas des variations de pratique" révèle "des écarts majeurs entres régions qui confirme l’ampleur du recours aux actes inutiles" affirme la FHF. Pour dresser ce tableau, la FHF s’est concentrée sur 5 actes : la césarienne programmée, le pontage coronaire (sans infarctus du myocarde), la chirurgie du rachis, l’endoprothèse vasculaire et les interventions sur le cristallin, sur l’année 2016, en comparant le nombre d’interventions pour 100 000 habitants. Ce travail montre que les variations géographiques sont particulièrement marquées en ce qui concerne la chirurgie du rachis. Le taux national est, en effet, de 148 pour 100 000 habitants. Il est le plus faible en Ile de France compris (entre 102 et 128), alors qu’il varie de 177 à 192 en Bourgogne Franche-Comté. L’offre de soins ne doit pas être mise en cause car le taux apparait plus bas dans les zones où il y a le plus de praticiens. Autre exemple, la pose d’endoprothèse vasculaire, dont le taux national est de 233 pour 100 000 habitants : la Bretagne affiche un taux de recours entre 160 et 214, tandis que l’Alsace Champagne Ardenne Lorraine montre un taux compris entre 272 et 353. Concernant la césarienne, le taux national est de 217 pour 100 000 habitants, avec un taux deux fois supérieur en PACA ou en région parisienne qu’en Nouvelle Aquitaine. Et pour certains départements l’écart passe du simple à 20 fois plus. Des différences majeures sont aussi constatées au sein des secteurs public et privé (coefficient de variation de 21,2% dans le public, contre 69,2% dans le privé), expliquées par l’aspect plus rémunérateur de cet acte que l’accouchement normal. Cette différence se retrouve aussi de façon importante pour la chirurgie de la cataracte, atteste l’atlas. Pour la FHF, ces différences montrent que de nombreux actes chirurgicaux sont inutiles. "Ces disparités doivent être analysées afin d’en comprendre précisément les raisons. Mais surtout, elles soulignent la nécessité de s’emparer désormais de ce sujet pour des raisons de santé publique et économiques" conclut-elle.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus