Dans un contexte d’explosion du nombre de patients allergiques, les allergies alimentaires tiennent une part importante. C’est la raison pour laquelle le Congrès francophone d’allergologie, qui a lieu du 25 au 28 avril prochains, a choisi d’en faire son fil rouge.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’une personne sur deux dans le monde souffrira d’allergie à l’horizon 2050, les allergies, notamment alimentaires, constituent un vrai mal de notre siècle. "Depuis une quinzaine d’années, on assiste à une très forte croissance des allergies alimentaires. Elles concernent aujourd’hui 8% des enfants et environ 3% des adultes, soit 2 millions de personnes touchées en France", explique le Syfal (Syndicat français des allergologues). Et loin d’être une maladie bégnine, les allergies alimentaires comportent un risque qui peut être vital, en cas de choc anaphylactique par exemple. On estime entre 50 et 80 personnes le nombre de décès par allergie alimentaire chaque année. Deux facteurs sont mis en avant par les spécialistes pour expliquer la hausse du nombre de personnes touchées : d’une part, l’industrialisation de l’alimentation avec la multiplication d’allergènes masqués ou non détectés par le consommateur, et la présence d’additifs et d’autre part, la modification des techniques agricoles avec notamment l’usage des pesticides. "Pratiquement tous les aliments peuvent être concernés : arachide, œuf, fruits à coques, pomme, kiwi, fruits de mer, etc.", rappelle le Syfal. "L’allergie au lait de vache est la première cause d’allergie alimentaire chez les enfants de moins d’un an, même si elle disparaît dans 90% des cas passé 3 ans. L’allergie à la cacahuète (arachide) arrive en deuxième position. Les allergies croisées ne sont pas à négliger. Ainsi, la consommation de fruits à noyaux et de noisette peut ainsi entraîner une réaction allergique chez les personnes sensibles aux pollens de bouleau, il en va de même des crevettes pour les patients allergiques aux acariens." "Dans un contexte où les questions liées aux intolérances et allergies alimentaires sont de plus en plus source de confusion pour le débat public, et où on note une véritable carence en terme de lisibilité des étiquettes des produits de grande consommation, la bonne information des consommateurs est un élément essentiel pour minimiser les risques, assurer une bonne prise en charge des patients et détecter le plus tôt possible les pathologies", souligne Isabelle Bossé, présidente du Syfal. "Le Congrès francophone d’allergologie est l’occasion de rappeler les mesures concrètes, certaines simples à mettre en œuvre, que porte le Syfal et qui permettraient de soulager le quotidien des 18 millions de Français allergiques, et notamment alimentaires", assure Isabelle Bossé. Pour le syndicat, trois mesures sont à prendre : pour une meilleure protection des citoyens-consommateurs, il est nécessaire d’instaurer un affichage clair et lisible des substances allergènes pour les produits de grande consommation et sur les ingrédients, accompagné de conseils d’utilisation écrits en toutes lettres ; pour une meilleure prise en charge des patients, les PAI (projets d’accueil individualisés) doivent être harmonisés sur l’ensemble du territoire avec une formation des personnels encadrant les enfants sur les symptômes allergiques et la conduite à tenir en cas de réaction allergique et de choc anaphylactique ; enfin, il faut promouvoir une meilleure information sur les risques liés aux allergies avec la création d’un "Observatoire des allergies" qui dresse et actualise la liste des produits et des plantes présentes sur le territoire français contenant des allergènes.
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