Coupes menstruelles : une étude scientifique démontre leur intérêt

18/07/2019 Par Marielle Ammouche
Gynécologie-Obstétrique
De plus en plus utilisées en particulier par les jeunes générations, les coupes menstruelles viennent pour la première fois de faire l’objet d’une étude scientifique.

  Leur faible cout et leur aspect réutilisable et donc écologique font des coupes menstruelles une alternative aux serviettes hygiéniques et tampons, dans un contexte de médiatisation sur les risques de chocs toxiques associés à ces derniers. "Un milliard neuf cent millions de femmes dans le monde sont en âge d'avoir leurs règles - et passent donc en moyenne 65 jours par an à gérer leur flux de sang menstruel - et pourtant, il n'y a que peu d'études de qualité qui comparent les moyens de protection", a souligné l'une des auteurs de l'étude, Penelope Phillips-Howard (Liverpool School of Tropical Medicine). Et nombre de femmes dans le monde n'ont pas accès à ces moyens de protection, ce qui peut être handicapant pour elles à l'école, au travail ou dans leur vie quotidienne, notent les chercheurs. C’est pourquoi l’étude qui vient de paraitre dans The Lancet Public Health pourrait avoir un impact important. Elle compile 43 travaux précédents, portant sur 3300 femmes. C'est la première à évaluer les coupes menstruelles, dispositif relativement peu connu par rapport aux serviettes et aux tampons. Elles sont fabriquées en silicone ou en latex, et s'insèrent dans le vagin afin de recueillir le sang menstruel. Elles doivent être vidées toutes les quatre à douze heures. L’étude montre tout d’abord que 70 % des femmes qui ont déjà utilisé des coupes menstruelles assurent qu'elles préfèrent continuer à le faire. Ensuite, l’efficacité de ce dispositif apparait équivalente... à celle des tampons ou serviettes hygiénique. Et concernant la tolérance, cinq femmes ont signalé des douleurs aiguës ou des plaies vaginales ; six cas d'allergies ou d'éruptions cutanées ont été notés ; de même que neuf cas de troubles urinaires. Par ailleurs, l’étude n’est pas en faveur de risque supplémentaire d'infection. Cinq cas de syndrome de choc toxique menstruel ont certes été observés. Mais dans la mesure où le nombre total d'utilisatrices de coupes est inconnu, les chercheurs n'ont pu tirer de conclusion. Pour éviter ce risque, les autorités sanitaires recommandent de ne pas garder trop longtemps la même protection interne, que ce soit un tampon ou une coupe. Enfin, leur cout apparait rentable à long terme. "Ces résultats montrent que les coupes peuvent être une option sûre et économique pour les femmes", a jugé une spécialiste britannique de santé publique, Julie Hennegan, dans un commentaire également publié par The Lancet Public Health.

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