Dans l’objectif d’améliorer les symptômes, éviter les rechutes et leurs conséquences, et améliorer le fonctionnement psychosocial du patient, la stratégie de prise en charge doit impliquer une alliance thérapeutique, une décision partagée, une éducation thérapeutique et la prise en considération de quatre facteurs non pharmacologique dont le poids pronostique est trop souvent négligé : - L'activité physique : certaines études suggèrent qu’une activité à hauteur de 10 heures par semaine réduit la survenue de symptômes ou d’un épisode dépressif. En cas de diagnostic dépressif, une méta-analyse récente confirme l’efficacité de l'activité physique, avec des intervalles de confiance relativement étroits. Selon les recommandations considérées, elle est recommandée en première intention dans ses stades légers à modérés, et en adjonction aux stratégies médicamenteuses et psychothérapiques dans la dépression sévère. Le programme peut être établi avec le patient, la notion de plaisir étant indispensable à son efficacité. Il prévoit si nécessaire une montée en charge progressive et une kinésithérapie. - l'alimentation attire parfois davantage l’attention, depuis l'essor des études sur le microbiote et ses liens avec le cerveau. Des études de suivi de cohorte ont montré l'impact positif d'un régime méditerranéen sur le risque de survenue d'un épisode dépressif caractérisé. L'idée de plaisir et de flexibilité doit aussi rester importante. Des recommandations internationales ont été émises sur l’intérêt des nutraceutiques et phytoceutiques dans ce contexte : sur le plan des nutriments, les experts recommandent les oméga-3 en cas de consommation de poisson insuffisante (1 à 2g/j jour en association aux antidépresseurs) et les folates (méthylfolate uniquement, mais non disponible en France). - la chronothérapie : la luminothérapie doit être proposée en première ligne pour les dépressions saisonnières, et en association aux antidépresseurs pour la dépression non saisonnière modérée à sévère. Avec des intervalles de confiance assez larges et une taille d'effet faible à modérée, « ce n’est pas un traitement miracle, mais il peut avoir un intérêt important en adjonction, l'association luminothérapie aux antidépresseurs apportant une efficacité supérieure aux antidépresseurs seuls », a expliqué le Pr Antoine Yrondi (CHU de Toulouse). Si les recommandations sont de 10 000 lux 30 minutes par matinée, à 30 cm du visage, les modalités d’adaptation au chronotype, à la saisonnalité ou au sommeil ne sontpas pour l’heure clairement définies. Parallèlement, les thérapies d'éveil (privation de sommeil) ont une efficacité antidépressive rapide mais sont associées à un taux de rechute important. Elles repose sur une privation de sommeil pendant 48h ou une privation de sommeil de fin de nuit quelques jours d’affilée. Les autres articles du congrès :
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