Le signal est venu du Royaume-Uni, qui a constaté, le 5 avril, en Ecosse, une augmentation des cas d'hépatite aiguë d'étiologie inconnue chez des enfants de moins de 10 ans auparavant en bonne santé. Puis, le 12 avril, 61 cas supplémentaires ont été signalés dans l’ensemble du pays. La plupart de ces malades étaient âgés de 2 à 5 ans.
Puis des cas supplémentaires ont été décrits chez des enfants au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas, en Espagne, et en France (2 cas). En outre, 9 cas d'hépatite aiguë chez des enfants entre 1 et 6 ans ont été rapportés dans l'Etat de l'Alabama aux États-Unis.
Des enquêtes sont en cours dans tous les pays signalant des cas pour rechercher l’origine de ces hépatites. Les autorités sanitaires britanniques pensent qu'une cause infectieuse est la plus probable, du fait des caractéristiques des malades. Mais aucun lien avec le Sars-CoV-2 n’a été identifié. La présentation clinique est celle d’une hépatite aiguë sévère, avec ictère dans la plupart des cas, et une augmentation des enzymes hépatiques (Asat ou Alat supérieurs à 500 UI/L). Certains des cas ont signalé des symptômes gastro-intestinaux, et notamment des douleurs abdominales, une diarrhée et des vomissements au cours des semaines précédentes. Généralement, il n’y avait pas de fièvre.
Des patients ont dus être hospitalisés en unités spécialisées ; certains ont même dû subir une transplantation hépatique.
Les analyses en laboratoire ont exclu les hépatites virales de types A, B, C, D et E dans tous les cas. "Sur les 13 cas signalés par l'Écosse pour lesquels des informations détaillées sont disponibles concernant les tests, 3 ont été testés positifs pour l'infection par le Sars-CoV-2, 5 ont été testés négatifs et 2 ont été documentés comme ayant eu une infection au cours des trois mois précédant la présentation. Onze de ces 13 cas avaient des résultats pour les tests d'adénovirus et 5 étaient positifs", précise l’European Centre for Disease Prevention and Control. Les 9 cas américains ont également été testés positifs pour l'adénovirus.
Les autres causes d’hépatite ne semblent pas privilégiées. En particulier, aucune exposition commune à un aliment, une boisson ou une habitude particulière des patients n’a été trouvée. Et les investigations toxicologiques - bien que toujours en cours – n’ont rien donné pour le moment.
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