Des modifications cérébrales, prédictives de la dépression de l’adolescent
Cependant, actuellement, aucune relation n’a été établie entre des facteurs cérébraux et une évolution vers la dépression chez des adolescents. C’est pourquoi des équipes de recherche du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), de l’Inserm, de l’Université Paris Descartes et de l’Université Paris-Sud (unité 1000 Neuroimagerie et psychiatrie) se sont penchées sur cette question. Ils ont donc mené une étude qui a inclus 96 adolescents de 14 ans scolarisés présentant quelques symptômes dépressifs sans gravité apparente. Ces sujets ont été comparés à un groupe contrôle (336 individus) n’ayant aucun symptôme. Les chercheurs ont alors démontré la présence de modifications de la substance blanche à type de déviations de la microstructure des faisceaux préfrontaux, chez les adolescents du premier groupe. "Ces déviations concernent des régions habituellement impliquées dans les épisodes dépressifs majeurs participant à la régulation des émotions et de la motivation. En détails, les résultats suggèrent un retard de développement de la myéline et une maturation différente chez ces adolescents par rapport à des adolescents témoins", précise l’AP-HP dans un communiqué. Les chercheurs ont, de plus, réussi à montrer que ces déviations avaient une valeur prédictive individuelle concernant le risque de dépression deux ans plus tard. Pour les auteurs, elles constituent donc "un facteur de vulnérabilité", et pourraient donc, à terme, améliorer la prévention de la dépression chez des adolescents à risque.
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