Afin de répondre à cette question, un groupe de chercheurs anglais a ré-analysé les données de l’étude UKPDS, cette grande étude épidémiologique britannique dont les résultats ont été publiés dans les années 90. En particulier, ils ont examiné le risque à long terme des complications microvasculaires chez les diabétiques inclus dans l’étude UKPDS en fonction de leur statut en termes d’auto-immunité. L’analyse post-hoc a été faite sur les données à 30 ans de suivi de l’UKPDS. Les participants de l’UKPDS avec des auto-anticorps anti-pancréatiques disponibles et qui n’avaient pas d’événement microvasculaire au début de l’étude ont été inclus. Ils étaient considérés comme ayant un diabète auto-immun latent. Ils ont été comparés aux diabétiques de type 2 qui étaient négatifs pour tous les auto-anticorps. C’est l’incidence d’un critère composite de complications microvasculaires qui était le critère d’évaluation principal (première survenue d’une insuffisance rénale, d’un décès d’origine rénale, d’une cécité, d’une hémorragie vitréenne ou d’une photocoagulation rétinienne). Le suivi s’est arrêté en 2007. Sur les 5 028 participants inclus, 564 avaient un diabète auto-immun latent et 4 464 avaient un diabète de type 2. Après un suivi médian de 17.3 années (intervalle inter-quartile : 12.6 à 20.7 au suivi), le critère composite microvasculaire est survenu chez 1 041 (21 %) participants. L’incidence du critère d’évaluation principal, c’est-à-dire le critère composite des complications microvasculaires, était de 15.8 pour 1 000 personnes/année (IC 95 % : 13.4 – 18.7) en cas de diabète latent auto-immun et 14.2 (13.3 – 15.2) pour 1 000 personnes/année chez les diabétiques de type 2. Les adultes ayant un diabète auto-immun latent avaient un risque inférieur du critère composite au cours des 9 premières années de suivi en comparaison de ceux qui avaient un diabète de type 2 (hazard ratio ajusté = 0.45 ; 0.3 – 0.68, p < 0.0001) alors qu’ultérieurement, après 9 ans, le risque était supérieur à celui des diabétiques de type 2 (HR ajusté = 1.25 ; 1.01 – 1.54, p = 0.047). Ce sur-risque était expliqué par une hémoglobine glyquée supérieure en moyenne chez les patients ayant un diabète auto-immun latent en comparaison des patients diabétiques de type 2 (après correction pour l’hémoglobine glyquée moyenne pendant 9 ans, le HR ajusté = 0.99 ; IC 95 % = 0.8 – 1.23, p = 0.93). En conclusion, au début du diabète, les adultes ayant un diabète auto-immun latent ont un risque inférieur de complication microvasculaire puis ils rattrapent le risque des diabétiques de type 2 ultérieurement, principalement du fait de leur moins bon équilibre glycémique. Il faut donc améliorer le contrôle glycémique strict des patients ayant un diabète auto-immun latent et cela dès le diagnostic pour réduire leur risque ultérieur de complications microvasculaires.
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