Environ 40 % des patients diabétiques de type 2 vont développer une insuffisance rénale chronique avec un risque ultérieur de progression vers l’insuffisance rénale terminale. Une anémie survient fréquemment chez les diabétiques de type 2 ayant une insuffisance rénale chronique et est associée à une diminution du taux de filtration glomérulaire. Le traitement de l’anémie, dans l’insuffisance rénale, consiste à donner du fer et des dérivés synthétiques de l’érythropoïétine. Du fait de leurs effets faiblement diurétiques, les inhibiteurs de SGLT2 produisent une contraction du volume plasmatique, une amélioration de la pression artérielle et du poids corporel et augmentent l’hématocrite, du fait de l’hémoconcentration mais aussi du fait d’une augmentation transitoire de la sécrétion d’érythropoïétine et d’une stimulation des réticulocytes qui contribuent tous les deux à l’augmentation de l’hématocrite et de l’hémoglobine. Les auteurs de cet article ont donc analysé les effets des inhibiteurs de SGLT2 sur l’érythropoïèse en réalisant une analyse post-hoc de l’étude CREDENCE en incluant les patients diabétiques de type 2 avec insuffisance rénale, assignés soit au traitement par canagliflozine, soit au traitement par placebo. Le critère d’évaluation principal était un critère composite d’anémie, rapportée par les investigateurs, ou de traitement de l’anémie. Entre 2014 et 2017, 4 400 participants ont été assignés de manière randomisée à recevoir la canagliflozine 100 mg (n = 2 202) ou le placebo (n = 2 199). Au début de l’étude, l’hémoglobine moyenne était à 13.2 g/dl ± 1.7. 36 % des 4 400 participants avaient une anémie (définie comme une hémoglobine < 13 g/l chez les hommes et < 12 g/dl chez les femmes) et moins de 1 % utilisaient des médicaments stimulant l’érythropoïèse. Au cours d’un suivi médian de 2.6 années, l’hémoglobine moyenne était supérieure de 0.7 g/dl (IC 95 % = 0.64 – 0.78) et l’hématocrite était supérieure de 2.4 % (2.2 – 2.6) dans le groupe canagliflozine en comparaison du groupe placebo. Globalement, 573 des 4 401 participants avaient soit une anémie rapportée par l’investigateur, soit avaient initié un traitement pour l’anémie : 358 (8 %) des 4 401 participants rapportaient des événements liés à l’anémie, 343 (8 %) avaient initié un traitement par le fer, 141 (3 %) avaient initié des agents stimulant l’érythropoïèse et 114 (2 %) avaient été transfusés. Le risque du critère principal d’événement lié à l’anémie ou d’initiation du traitement pour l’anémie était inférieur pour le groupe canagliflozine en comparaison du groupe placebo : hazard ratio = 0.65 (0.55 – 0.77 ; p < 0.0001). En comparaison du placebo, les participants du groupe canagliflozine avaient aussi un risque inférieur d’événements liés aux anémies seules (0.58 ; 0.47 – 0.72 ; p < 0.0001), à l’initiation de traitement par fer (0.64 ; 0.52 – 0.80 ; p < 0.0001) et à la nécessité de médicaments stimulant l’érythropoïèse (0.65 ; 0.46 – 0.91 ; p = 0.012). En conclusion, la canagliflozine semble bien réduire le risque de complications liées à l’anémie et la nécessité de médicaments stimulant l’érythropoïèse chez les patients diabétiques de type 2 avec insuffisance rénale chronique.
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