Ceci a conduit une équipe suisse et allemande à comparer le test de restriction hydrique avec la mesure directe de la copeptine, substitut de la mesure de l’hormone anti-diurétique arginine-vasopressine dérivée du précurseur de la vasopressine, au cours d’une stimulation par sérum salé hypertonique. Entre 2013 et 2017, 156 patients ayant une polyurie hypotonique ont été recrutés dans 11 centres médicaux et ont eu à la fois un test de restriction hydrique et une perfusion salée hypertonique. A la fin de ce test de perfusion salée hypertonique, la copeptine était mesurée lorsque la natrémie avait suffisamment augmenté pour atteindre au moins 150 mmol/l. 144 patients ont eu les deux tests. Le diagnostic était celui de polydipsie primaire chez 82 patients (57 %), de diabète insipide central chez 59 patients (31 %) et de diabète insipide néphrogénique chez 3 (2 %). Globalement, chez les 141 patients qui ont pu être inclus dans l’analyse, le test de restriction hydrique a permis de déterminer un diagnostic correct chez 108 patients (précision diagnostique de 76.6 % ; IC 95 % = 66.9 à 83.2) et le test de perfusion salée lorsqu’on utilisait un seuil de copeptine de 4.9 pmol/l, a déterminé un diagnostic correct chez 136 patients (précision diagnostique de 96.5 % ; 92.1 – 98.6, p < 0.001). Le test de restriction hydrique a permis de distinguer de manière correcte la polydipsie primaire du diabète insipide central partiel chez 77 des 105 patients (73.3 % ; 63.9 – 81.2) et la perfusion salée hypertonique a permis de distinguer les 2 pathologies chez 99 des 104 patients (95.2 ; 89.4 – 98.1, p < 0.001). Un effet secondaire grave (hyponatrémie induite par la desmopressine) entraînant une hospitalisation est survenu au cours du test de restriction hydrique. En conclusion, la mesure directe de la copeptine à l’occasion d’un test de perfusion salée semble avoir une meilleure précision diagnostique que le test de restriction hydrique chez les patients ayant une polyurie hypotonique.
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