Les gonalgies représentent une plainte très fréquente au sein d’une patientèle de plus de 50 ans en médecine générale, la plupart des patients s’en plaignant présentant une gonarthrose plus ou moins évoluée. Si les règles hygiénodiététiques (lutte contre le surpoids, maintien d’une activité physique suffisante) sont la première recommandation à faire à ces patients, un traitement médicamenteux peut être utile afin de réduire les douleurs.
Mais depuis le déremboursement des antiarthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL), on assiste à un déplacement des prescriptions vers les AINS, remboursés mais responsables d’une iatrogénie plus importante. Le déremboursement ayant été motivé par un service médical rendu insuffisant, on lit avec intérêt les résultats d’une étude européenne (Belgique, Suisse, Pologne et République tchèque) parus dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases ayant comparé l’efficacité du sulfate de chondroïtine (Chondrosulf®) à un AINS très largement prescrit, le celecoxib. L’étude a porté sur 604 patients souffrant de gonarthrose, randomisés en 3 groupes, le premier recevant un traitement quotidien à base de sulfate de chondroïtine (800 mg/j), le deuxième un traitement par celecoxib (200 mg/j) et le troisième recevant un placebo. L’évaluation a été faite sur 6 mois en prenant en compte les douleurs, la gêne fonctionnelle et les éventuels effets secondaires des traitements. Les résultats montrant que les critères douleur et gêne fonctionnelle s’améliorent dès la fin du 1er mois dans chacun des groupes, l’amélioration persistant au terme des 6 mois de l’étude. Mais l’amélioration était plus importante dans les groupes traitement actif que dans le groupe placebo, cette amélioration étant cependant plus rapidement obtenue sous celecoxib que sous sulfate de chondroïtine. Pour les auteurs, ces deux traitements donnent des résultats comparables tant sur la douleur que sur la fonctionnalité articulaire. Même si la tolérance a été bonne dans ces deux groupes, on retiendra que compte tenu de la iatrogénie potentielle d’un AINS, une préférence semble devoir être donnée au sulfate de chondroïtine, même si ce traitement n’est plus pris en charge par le régime obligatoire en France. A condition toutefois de privilégier une marque offrant certaines garanties, notamment en ce qui concerne la teneur en sulfate de chondroïtine.
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