Incidentalomes surrénaliens : il y a bien une association entre la mortalité et le niveau de sécrétion autonome de cortisol

15/09/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La sécrétion autonome de cortisol chez les patients ayant un incidentalome surrénalien est associée à une augmentation de la mortalité mais les informations précises concernant la variation de ce risque en fonction des niveaux spécifiques de sécrétion de cortisol autonome ne sont pas vraiment connues.

Afin de mesurer l’association entre la mortalité et les différents niveaux d’autonomie de la sécrétion de cortisol chez des patients ayant un incidentalome surrénalien, une étude rétrospective de cohorte a été mise en place dans deux hôpitaux du sud de la Suède. Les patients présentant un incidentalome surrénalien ont été pris en charge de manière consécutive entre 2005 et 2015 puis suivis pendant une durée allant jusqu’à 14 ans. Les données d’évolution ont été obtenues à partir de registres nationaux. Les patients ont été regroupés en fonction de la cortisolémie dosée le lendemain de la prise d’1 mg de dexaméthasone à minuit (freinage minute). Les 4 groupes d’autonomie de sécrétion du cortisol ont été définis de la façon suivante : cortisol après freinage minute < 50 nmmol/l (18 ng/ml), cortisol entre 50 et 82 nmol/l (18 à 30 ng/ml), cortisol entre 83 et 137 nmol/l (30 et 51 ng/ml) et cortisol ≥ 138 nmol/l (51 ng/ml).  Au cours d’un suivi médian de 6.4 années, 170 des 1048 patients sont décédés. En comparaison de ceux dont le cortisol après freinage minute était < 50 nmol/l, ceux dont le cortisol était entre 50 et 82 nmol/l n’avaient pas d’augmentation de la mortalité (hazard ratio = 1.15 ; IC 95 % = 0.78 à 1.70). En revanche, ceux dont le cortisol était entre 83 et 137 nmol/l (n = 119) avaient un hazard ratio de 2.3 (1.52 à 3.49) et ceux dont le cortisol était ≥ 138 nmol/l (n = 82) avaient un hazard ratio de 3.04 (1.86 à 4.98). L’association entre le cortisol après freinage minute et la mortalité était linéaire jusqu’à une cortisolémie de 200 nmol/l (74 ng/ml).  En conclusion, l’association entre la mortalité et la cortisolémie après freinage minute augmente de manière linéaire jusqu’à ce que la cortisolémie atteigne 200 nmol/l. Une cortisolémie entre 83 et 137 nmol/l est associée à un doublement de la mortalité et une cortisolémie de plus de 138 nmol/l est associée à un triplement de la mortalité. D’autres études néanmoins sont nécessaires avant de pouvoir considérer que ces valeurs doivent faire envisager l’exérèse de ces incidentalomes surrénaliens. 

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