Incontinence anale : succès d’une thérapie cellulaire pour réparer le sphincter
Un essai clinique chez l’homme a montré l’efficacité de l’injection de myoblastes autologues dans le sphincter anal de patients présentant un incontinence anale réfractaire.
On l’oublie souvent, mais l’incontinence anale fait partie des conséquences de l’accouchement. 10 à 15% des jeunes femmes en souffrent dans les semaines qui suivent la naissance de leur enfant ; et 4 à 5% d’entre elles garderont une incontinence chronique sévère. Au total, 1 million de personne seraient atteintes de ce trouble en France dont 350 000 avec une forme sévère. En plus du handicap qu’elle entraine, l’incontinence anale a des conséquences psychologiques et sociétales majeures sur le patient. C’est pourquoi des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Rouen se sont associés pour élaborer un essai clinique de thérapie cellulaire consistant à utiliser des cellules souches adultes (myoblastes) capables de se différencier en cellules musculaires efficaces. Pour cela, ils ont tout d’abord développé un modèle de la maladie sur des rats. Les rongeurs ont ensuite été traités par les myoblastes ; et les résultats ont été positifs : les rats récupérant leur fonction sphinctérienne, et produisant de nouvelles fibres musculaires fonctionnelles. Les chercheurs ont ensuite mis en place un essai clinique chez l’homme, incluant 24 patients ayant une incontinence anale réfractaire, qui ont été suivis pendant un an. Le traitement a consisté à prélever un fragment musculaire au niveau de la cuisse des patients. Les myoblastes étaient ensuite cultivés afin d’en obtenir un nombre suffisant ; et ils étaient injectés sous contrôle échographique dans le sphincter défaillant afin de se différencier en fibres musculaires fonctionnelles. La moitié des patients inclus ont reçu ce traitement innovant. Un an après l’injection, le traitement a fonctionné chez 7 personnes sur 12 (58%) alors que seule 1 patiente sur 12 (8%) avait vu son incontinence s’améliorer dans le groupe placebo. Le score d'incontinence a ainsi diminué significativement de 15 à 6,5 points chez les personnes traitées alors qu'il demeure de 14 en moyenne au sein du groupe placebo. Face à ces bons résultats, les patients du groupe placebo qui le désiraient ont pu bénéficier de l’injection de leurs cellules musculaires qui avait été cryoconservées. Leur suivi a montré un taux de réponse aussi satisfaisant que celui du 1er groupe. "A terme, le bénéfice de cette thérapie cellulaire pourrait trouver sa place au regard des contraintes du traitement de référence qui implique l’implantation d’un matériel exogène (par neurostimulation sacrée)" conclut l’Inserm.
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