Intérêt de la canneberge en prévention des infections urinaires : une revue de la littérature fait le point
Une revue de la littérature concernant l’efficacité de la canneberge - cranberry en anglais -, et de ses produits dérivés (jus, comprimés, capsules), a récemment été publiée par la Cochrane Library. Elle visait à faire le point sur les réels bénéfices que l’on peut tirer de cette plante largement utilisée pour la prévention des infections urinaires (IU). Cet effet sur la santé est dû au fait que les canneberges contiennent des proanthocyanidines (PAC), qui inhibent l'adhérence d'Escherichia coli aux cellules urothéliales tapissant la vessie. C’est pourquoi, les produits à base de canneberge sont largement utilisés depuis plusieurs décennies pour prévenir les infections des voies urinaires. Les auteurs de la revue ont analysé les données disponibles jusqu’au 13 mars 2023. Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) ou « quasi‐ECR » ont été analysés. Ils comparaient des produits à base de canneberge à un placebo, à l’absence de traitement spécifique, ou encore à d’autres traitements tels que des antibiotiques, ou des probiotiques. Ainsi, les scientifiques ont trouvé 50 ECR - impliquant au total 8 857 personnes - correspondant aux critères d’inclusion. La majorité comparait les produits à base de canneberge au placebo ou à l’absence de traitement. Les analyses de ces études ont alors confirmé l’efficacité de la canneberge. Ainsi, ces produits permettaient de réduire le nombre d’IU de 26% chez les femmes souffrant d'IU récurrentes (8 études, 1 555 participantes : RR 0,74), et même de 54% chez les enfants atteints d'IU (5 études, 504 participants : RR 0,46), et de 53% chez les personnes sensibles aux IU suite à une intervention telle qu'une radiothérapie de la vessie (6 études, 1 434 participants : RR 0,47). En revanche, les produits à base de canneberge n’ont pas prouvé d’efficacité chez les hommes et les femmes âgés placés en institution, chez les adultes présentant un dysfonctionnement neuromusculaire de la vessie et une vidange vésicale incomplète, ou chez les femmes enceintes. En outre, les données actuelles ne permettent pas de déterminer si les produits à base de canneberge sont plus ou moins efficaces que les antibiotiques ou les probiotiques pour prévenir d'autres IU. Les auteurs de la revue appellent à de nouvelles études pour cela. L’étude confirme, enfin, la bonne tolérance de ces produits ; peu d’effets secondaires ont été rapportés, les principaux étant des douleurs gastriques.
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