La spironolactone qui est un antagoniste du récepteur des minéralocorticoïdes est également un antagoniste du récepteur des androgènes. Elle est donc utilisée, hors AMM, par les dermatologues et les endocrinologues en cas d’acné chez les femmes. Cependant on dispose de peu d’études sur le sujet. Afin d’évaluer l’efficacité de la spironolactone donnée par voie orale à la dose de 50 mg par jour, augmentée éventuellement à 100 mg/j, une étude pragmatique, multicentrique, de phase 3, en double insu, randomisée, l’a comparée à un placebo pendant 6 mois. L’évaluation a été faite par des échelles de qualité de vie spécifiques de l’acné. 1 267 femmes ont été screenées entre 2019 et 2021 et 410 ont été randomisées : 201 à la spironolactone et 209 au placebo. L’âge moyen des femmes était de 29.2 ± 7.2 ans et l’acné était considérée comme faible dans 46% des cas, modérée dans 40% et sévère dans 13% des cas. Le score de symptômes de la qualité de vie spécifique de l’acné était initialement à 13.2 ± 4.9. Il est passé à 19.2 ± 6.1 sous spironolactone à la 12ème semaine. Il était de 12.9 ± 4.5 avant traitement sous placebo et est passé à 17.8 ± 5.6 sous placebo. La différence était donc en faveur de la spironolactone : 1.27 (IC 95 % = 0.07 à 2.46). A la 24ème semaine, les scores étaient de 21.2 ± 5.9 pour la spironolactone et de 17.4 ± 5.8 pour le placebo donnant une différence de 3.45 (2.16 à 4.75). Un nombre plus important de participantes du groupe spironolactone a rapporté une amélioration de l’acné en comparaison du groupe placebo, non pas à la 12ème semaine où la différence n’était pas significative, mais à la 24ème semaine où 82% des patientes considéraient qu’elles étaient améliorées sous spironolactone vs 63% sous placebo, donnant un odds ratio de 2.72 (1.5 à 4.93). L’évaluation du succès du traitement par les patientes montrait que 19% des femmes sous spironolactone et 6% des femmes sous placebo considéraient que le traitement était un succès. Il y avait un peu plus d’effets secondaires dans le groupe spironolactone avec en particulier plus de céphalées (20% vs 12% ; p = 0.02). En conclusion, la spironolactone améliore les signes d’acné en comparaison du placebo, en tout cas au 6ème mois, et représente donc une alternative intéressante au traitement antibiotique chez les femmes ayant une acné et résistante aux préparations topiques données en première intention.
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