Ils ont pour cela mis en place une étude multicentrique, randomisée en double insu vs placebo, portant sur 18 924 patients qui avaient eu un syndrome coronarien aigu, 1 à 12 mois auparavant, mais gardaient, malgré les statines à dose intensifiée ou à dose maximale tolérée, un LDL cholestérol > 0.70 g/l, un cholestérol non HDL > 1 g/l ou une apoB > 0.8 g/l. Les patients ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit l’alirocumab en sous-cutané à la dose de 75 mg (9 462 patients), soit un placebo (9 462 patients) et cela toutes les deux semaines. La dose d’alirocumab était ajustée en conditions aveugles pour viser un LDL cholestérol de 0.25 à 0.5 g/l. Le critère d’évaluation principal était un critère composite : décès d’origine coronarienne, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire ischémique fatal ou non fatal, angor instable nécessitant une hospitalisation. Les résultats de cette étude, dont l’un des premiers auteurs est le Professeur Steg (hôpital Bichat, à Paris), sont rapportés dans le N Engl J Med. La durée médiane de suivi a été de 2.8 ans. Le critère d’évaluation principal composite est survenu chez 903 patients (9.5 %) dans le groupe alirocumab et chez 1 052 patients (11.1 %) dans le groupe placebo donnant un hazard ratio de 0.85 (IC 95 % : 0.78 à 0.93, p < 0.001). Un total de 334 patients (3.5 %) dans le groupe alirocumab et de 392 patients (4.1 %) dans le groupe placebo sont décédés (hazard ratio = 0.85 ; IC 95 % = 0.73 à 0.98). Le bénéfice absolu de l’alirocumab en termes de critère composite principal était supérieur chez les patients qui avaient un LDL cholestérol basal ≥ 1 g/l en comparaison de ceux qui avaient un LDL cholestérol basal inférieur. L’incidence des effets secondaires était similaire dans les deux groupes à l’exception des réactions aux sites d’injection (3.8 % dans le groupe alirocumab vs 2.1 % dans le groupe placebo). Ainsi, chez les patients qui avaient eu un syndrome coronarien aigu préalable et qui recevaient un traitement par statines intensifié, le risque de récidive d’événement cardiovasculaire ischémique était inférieur chez ceux qui recevaient l’alirocumab en comparaison de ceux qui recevaient du placebo.
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