L’alirocumab permet d’amplifier la baisse des événements cardiovasculaires après syndrome coronarien aigu

22/11/2018 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA
Les patients qui ont eu un syndrome coronarien aigu sont à risque élevé de récidive d’un événement cardiovasculaire ischémique. L’étude ODYSSEY Outcomes s’est donnée pour but de déterminer si l’alirocumab (Praluent), un anticorps monoclonal humain anti-PCSK9, était capable d’améliorer les événements cardiovasculaires après un syndrome coronarien aigu chez des patients qui recevaient déjà un traitement par statines à dose intensifiée.

Ils ont pour cela mis en place une étude multicentrique, randomisée en double insu vs placebo, portant sur 18 924 patients qui avaient eu un syndrome coronarien aigu, 1 à 12 mois auparavant, mais gardaient, malgré les statines à dose intensifiée ou à dose maximale tolérée, un LDL cholestérol > 0.70 g/l, un cholestérol non HDL > 1 g/l ou une apoB > 0.8 g/l. Les patients ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit l’alirocumab en sous-cutané à la dose de 75 mg (9 462 patients), soit un placebo (9 462 patients) et cela toutes les deux semaines. La dose d’alirocumab était ajustée en conditions aveugles pour viser un LDL cholestérol de 0.25 à 0.5 g/l. Le critère d’évaluation principal était un critère composite : décès d’origine coronarienne, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire ischémique fatal ou non fatal, angor instable nécessitant une hospitalisation. Les résultats de cette étude, dont l’un des premiers auteurs est le Professeur Steg (hôpital Bichat, à Paris), sont rapportés dans le N Engl J Med. La durée médiane de suivi a été de 2.8 ans. Le critère d’évaluation principal composite est survenu chez 903 patients (9.5 %) dans le groupe alirocumab et chez 1 052 patients (11.1 %) dans le groupe placebo donnant un hazard ratio de 0.85 (IC 95 % : 0.78 à 0.93, p < 0.001). Un total de 334 patients (3.5 %) dans le groupe alirocumab et de 392 patients (4.1 %) dans le groupe placebo sont décédés (hazard ratio = 0.85 ; IC 95 % = 0.73 à 0.98). Le bénéfice absolu de l’alirocumab en termes de critère composite principal était supérieur chez les patients qui avaient un LDL cholestérol basal ≥ 1 g/l en comparaison de ceux qui avaient un LDL cholestérol basal inférieur. L’incidence des effets secondaires était similaire dans les deux groupes à l’exception des réactions aux sites d’injection (3.8 % dans le groupe alirocumab vs 2.1 % dans le groupe placebo). Ainsi, chez les patients qui avaient eu un syndrome coronarien aigu préalable et qui recevaient un traitement par statines intensifié, le risque de récidive d’événement cardiovasculaire ischémique était inférieur chez ceux qui recevaient l’alirocumab en comparaison de ceux qui recevaient du placebo.

Pensez vous que votre CPAM est véritablement un partenaire qui vous aide lors de votre activité professionnelle ?

Isabelle Servant

Isabelle Servant

Non

Impossible d’avoir un interlocuteur compétent. Nous sommes seuls face aux divers problèmes rencontrés. ... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Podcast Histoire
L’histoire oubliée de Trota, pionnière de la gynécologie au Moyen-Âge
10/02/2025
0
Reportage PASS/LAS
Réussir médecine sans payer 8000 euros : à Marseille, une "prépa sociale et solidaire" relève le défi
17/02/2025
4
Enquête Pédiatrie
Parents désespérés, cabinets spécialisés... Enquête sur l'explosion des frénotomies chez les bébés
05/02/2025
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2
Podcast Médecine légale
"J'ai été projeté dans ce monde macabre" : l'affaire Troadec racontée par le médecin légiste
03/12/2024
0
Enquête Démographie médicale
Y aura-t-il trop de médecins en France en 2035 ?
09/01/2025
18