L’étude prospective de cohorte faisait partie de l’étude Génération R menée à Rotterdam (Pays-Bas) auprès d’une cohorte de naissance prospective de population. Les femmes enceintes vivaient à Rotterdam et leur date d’accouchement s’est échelonnée entre 2002 et 2006. Les autres critères d’inclusion étaient la réalisation d’un dosage de TSH maternel et d’un dosage de T4 maternel en début ou au milieu de grossesse (< 18 semaines) et des données IRM disponibles pour l’analyse cérébrale de l’enfant à l’âge de 10 ans. Le critère principal d’évaluation était l’association entre la TSH maternelle et la T4 maternelle avec les données cérébrales en IRM des enfants. Entre 2001 et 2005, 7069 femmes ont été enrôlées dans cette étude en début ou en milieu de grossesse dont 5088 n’ont pas été incluses car elles n’avaient pas de données disponibles sur la TSH ou la T4 maternelles (n = 1175), parce que leur enfant n’avait pas eu l’IRM prévue (n = 3 377) ou parce qu’ils avaient des critères d’exclusion (n = 536). Finalement, ce sont 1981 paires de mères/enfants qui ont été incluses dans l’étude car d’une part les mères avaient eu des dosages de TSH et de T4 libre au cours de la grossesse à une médiane de 13.1 semaines de grossesse et d’autre part une évaluation cérébrale par IRM de l’enfant avait été faite à un âge médian de 9,9 années. La TSH maternelle et le volume de la substance grise des enfants (p = 0.007) montraient une relation en U inversé. Il en était de même pour l’association entre la TSH et le volume de substance grise corticale (p = 0,022). L’association entre d’une part la TSH maternelle et d’autre part le volume de substance grise totale de l’enfant ou le volume de substance grise corticale variait selon la durée de la grossesse. Après stratification selon l’âge gestationnel, il persistait une association en U inversé entre la TSH maternelle et le volume de substance grise totale et corticale de l’enfant, particulièrement évidente à 8 semaines de grossesse. Après environ 14 semaines de grossesse, la TSH n’était plus associée à la morphologie cérébrale de l’enfant. La T4 maternelle n’était pas associée avec le volume de substance grise total après ajustement pour le volume intracrânien. Ces données indiquent donc qu’une fonction thyroïdienne maternelle basse ou élevée est associée à un volume de substance grise totale et corticale inférieur. Cette étude serait donc la première à montrer une association entre la fonction thyroïdienne maternelle et le pronostic neurodéveloppemental, et cela semble plus évident lorsque la fonction thyroïdienne maternelle est évaluée tôt au cours de la grossesse. Le développement embryonnaire du cerveau semble donc particulièrement vulnérable à des altérations précoces de la fonction thyroïdienne maternelle, si l’on en croit cette étude.
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