Le lixisenatide a un impact favorable sur les complications rénales des patients diabétiques de type 2

15/11/2018 Par Pr Philippe Chanson
Néphrologie
Le lixisenatide est un agoniste du récepteur du GLP1 à courte durée d’action qui a montré dans le cadre de l’essai ELIXA (1) sa sécurité sur le plan cardiovasculaire chez les diabétiques de type 2 présentant un syndrome coronarien aigu.

Dans une étude complémentaire, les auteurs de l’étude ont analysé les effets du lixisenatide sur les complications rénales. ELIXA était un essai randomisé en double insu vs placebo, mené dans 828 centres de 49 pays. Les patients, diabétiques de type 2 qui avaient fait un événement coronarien récent, étaient assignés de manière randomisée à une injection sous-cutanée quotidienne de lixisenatide 10 à 20 µg ou à un placebo en plus de leurs soins habituels jusqu’à ce qu’au moins 844 patients aient été inclus. Dans l’étude complémentaire d’ELIXA publiée dans le dernier numéro de Lancet Diabetes Endocrinol (2), la variation du rapport albuminurie/créatininurie (RAC) et du taux de filtration glomérulaire estimé (DFGe) a été étudiée en fonction du statut d’albuminurie au début de l’étude. Sur 6068 patients ayant eu une randomisation, le RAC était disponible pour 5 978, soit 99 %. Le suivi médian a été de 108 semaines. 4 441 (74 %) avaient une albuminurie normale au départ, 1 148 (9 %) avaient une microalbuminurie et 389 (7%) avaient une macroalbuminurie. Après 108 semaines, la variation moyenne en pourcentage du RAC, à partir de la valeur basale sous lixisenatide, était de -1.69 % (IC 95 % = -11.69 à +8.3%, p = 0.7398) chez les patients ayant une normoalbuminurie de -21.1 % (-42.25 à +0.04% ; p = 0.0502) chez les patients ayant une microalbuminurie et de –39.18 % (-68.53 à –9.84, p = 0.0070) chez les patients ayant une macroalbuminurie. Le lixisenatide était associé à une réduction du risque d’apparition d’une macroalbuminurie en comparaison du placebo après ajustement pour l’hémoglobine glyquée basale (hazard ratio = 0.808 ; 0.660 à 0.991, p = 0.04). A la 108ème semaine, le déclin du DFGe le plus important était observé dans le groupe macroalbuminurie mais aucune différence significative n’était observée entre les deux groupes de traitement. Il n’y avait pas de différence significative en termes de déclin du DFGe entre les groupes de traitement quels que soient les sous-groupes d’albuminurie. Le doublement de la créatininémie est survenu chez 35 (1 %) des 3 022 patients du groupe placebo et chez 41 (1 %) des 3 031 patients de groupe lixisenatide (HR = 1.163 ; 0.741 à 1.825, p = 0.5). En conclusion, le lixisenatide réduit la progression du rapport albuminurie/créatininurie chez les patients ayant une macroalbuminurie et est associé à une réduction du risque de nouvelle macroalbuminurie après ajustement pour l’hémoglobine glyquée et les facteurs de risque rénaux traditionnels.

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
21
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
7
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2