Légalisation du cannabis : une "grave erreur sanitaire", pour l’Académie de médecine
Les effets nocifs du tétrahydrocannabinol (THC) sont, en effet, "parfaitement établis", rappelle l’Académie, avec une toxicité "supérieure à celle du tabac" sur les cancers, et les risques cardiovasculaires ; et ce, sans compter son impact sur les violences familiales et les accidents de la route.
Les risques sont d’autant plus grands que le taux de THC a été multiplié par 6 en 25 ans dans la résine de cannabis, augmentant son pouvoir addictif. "On est très loin de la 'drogue douce' longtemps présentée", résument les académiciens.
Les jeunes sont particulièrement exposés. Et l'"usage problématique" du cannabis, dès l’âge de 17 ans, a progressé, passant de 18% en 2011 à 25% en 2017. Or, la maturation cérébrale n’étant pas achevée à cet âge, cette drogue entraine une dépendance et une baisse du quotient intellectuel. Chez la femme enceinte, les risques sont majeurs (altération du développement du fœtus, prématurité, petit poids de naissance, risque accru de mort subite du nourrisson…) ; et la consommation de cannabis a aussi progressé de "façon préoccupante" dans cette population. Même "une consommation par un futur père peut avoir des conséquences sur le fœtus" (troubles du spectre autistique, psychotiques et intellectuels).
En outre, les bénéfices d’une légalisation ne sont pas clairs, au regard des constations faites dans les pays étrangers. "Cette mesure ne réduit ni son usage, ni ses trafics", considère l’institution. Et les hypothétiques gains en taxes d’Etat ne seraient pas suffisants pour couvrir les dépenses sanitaires liées à cette consommation. Par exemple, aux États-Unis, où plus de 30 Etats ont légalisé son usage, "les dernières données du National Institute of Drug of Abuse montrent que les consommations de cannabis ont atteint en 2022 des sommets historiques, chez les adultes en âge de procréer (tant pour la tranche des 31 à 50 ans, que chez les jeunes adultes âgés de 19 à 30 ans), chez lesquels les consommations ont considérablement augmenté et ce d’une façon continue, au cours de ces 5 dernières années", affirment les académiciens.
L’Académie vient, par ailleurs, de publier une rapport global sur "Drogue : éducation et prévention" (sous la coordination du Pr Jean-Pierre Goullé, 14 novembre), dans lequel elle souligne la période de vulnérabilité aux addictions que constitue l’adolescence, et les nécessaires mesures de prévention à mettre en place (éducation dès l’école primaire, meilleure formation des professionnels, véritable coordination des ministères concernés…).
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