Si l’on dispose de données sur la restriction calorique modérée chez les sujets plutôt âgés qui améliore les paramètres cardiovasculaires physiologiques, on ne sait pas si une restriction calorique menée pendant plus d’un an chez des sujets plus jeunes (âgés de moins de 50 ans), en bonne santé, de poids normal ou légèrement en surpoids, a des effets cardio-métaboliques. Dans une étude de phase 1, l’étude CALERIE 1, trois sites cliniques ont testé différentes restrictions caloriques dans des études de peu de puissance mais qui ont permis de préparer une étude de phase 2 dont les résultats sont maintenant rapportés dans le Lancet Diabetes Endocrinol. L’étude CALERIE 2 est une étude de phase 2 multicentrique, randomisée, menée chez des sujets des 2 sexes, de 21 à 50 ans, dont l’IMC allait de 22 à 27.9 kg/m2. L’étude a été menée dans 3 centres cliniques aux Etats-Unis. Les participants étaient assignés de manière randomisée soit à un régime dont l’apport calorique était réduit de 25 % ou à un régime où ils pouvaient manger à volonté. Entre mai 2007 et février 2010, 143 sujets, soit 66 % de la cohorte, ont été assignés à la restriction calorique de 25 % par rapport à leur prise calorique habituelle et 75 (soit 34 % de la cohorte) ont poursuivi leur diététique habituelle. Les individus du groupe restriction calorique ont obtenu une réduction moyenne de la consommation calorique de 11.9 %, passant de 2 467 calories à 2 170 calories alors que les patients du groupe témoin sans régime ont réduit leurs apports caloriques de 0.8 %. La réduction moyenne du poids a été de 7.5 kg dans le groupe restriction calorique et de + 0.1 kg dans le groupe témoin (71 % de la perte pondérale correspondait à une perte de masse grasse). La restriction calorique était par ailleurs associée à une réduction persistante et significative de tous les facteurs de risque cardio-métaboliques conventionnels mesurés entre 0 et 2 ans avec une réduction du LDL cholestérol, du cholestérol total, du rapport cholestérol total/HDL cholestérol et de la pression artérielle systolique et diastolique. De plus, la restriction calorique s’accompagnait d’une amélioration significative à 2 ans de la CRP, de l’index de sensibilité à l’insuline et du score de syndrome métabolique en comparaison des témoins. Une analyse de sensibilité a révélé que la réponse était robuste après contrôle pour les variations liées à la perte de poids. En conclusion, deux ans de restriction calorique modérée (25 %) réduit de manière significative les différents facteurs de risque cardio-métaboliques chez des adultes jeunes et non obèses. Ces données suggèrent le potentiel que représente en termes de santé cardiovasculaire une restriction calorique modérée chez les jeunes sujets en bonne santé et, bien sûr, laisse penser que les effets en termes de population pourraient être particulièrement intéressants.
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