Les femmes enceintes devraient-elles limiter leur circulation lors des pics de pollution ?

17/05/2018 Par Marielle Ammouche
Pédiatrie
Des études ont établi l’impact majeur de la pollution atmosphérique, et en particulier aux particules fines, sur la grossesse. Elle est ainsi responsable de retard de croissance in utero.

En France, en 2012, 2,3% des enfants sont nés hypotrophes (poids inférieur à 2,5 kg avec une naissance à terme). Et les données ont permis d’estimer que la moitié de ces cas étaient liés à l’exposition de la mère aux particules atmosphériques pendant la grossesse, soit environ un nouveau-né sur 100. Outre les risques néonataux, cette hypotrophie entraine de nombreuses conséquences sur le développement avec, pour certains enfants, un important retard de développement intellectuel. Une équipe de chercheurs français (Inserm/Sorbonne Université, Paris) s’est intéressée aux coûts associés à la prise en charge de l’hypotrophie due à cette pollution. Dans un premier temps, les auteurs de ce travail ont calculé le montant de la prise en charge à la maternité de l’hypotrophie à la naissance et l’ont estimée à 25 millions d’euros. Ils ont ensuite considéré qu’un de ces enfants sur quatre aura des retards moteurs ou intellectuels de développement. Les chercheurs ont alors pu calculer que la prise en charge de ces enfants sur l’ensemble de leur vie coûte 1,2 milliard d’euros. "En l’état des choses, les coûts estimés sont supportés par les pouvoirs publics qui financent les structures de soin et de prise en charge. Les coûts restants (garde des enfants à domicile, absentéisme parental, éducation spécialisée …) restent à la charge des familles", précise Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche Inserm en charge de l’étude. Les auteurs appellent donc à mettre en place des mesures de santé publique adaptées. Il pourrait s’agir, entre autres, de recommander aux femmes enceintes de limiter leur circulation lors des pics de pollution.

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Michel Lemariey-Barraud

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