L’hyperaldostéronisme primaire : sous-diagnostiqué

15/07/2022 Par Alexandra Verbecq
Cardio-vasculaire HTA
Des sessions ont porté sur cette cause d’HTA secondaire, la plus fréquente d’HTA, et qui reste souvent non détectée.

  Deux formes produisent de l’aldostérone en excès : l’adénome unilatéral de la surrénale ou une hyperplasie des surrénaliennes bilatérales. Les techniques de détection se sont améliorées. Dans 50 % des cas, les patients n’ont pas d’hypokaliémie. Pour le Pr Azizi : « L’hyperaldostéronisme primaire représente probablement 10 à 15 % des patients hypertendus en pratique et reste non détecté dans la pratique quotidienne. Il est pourtant nécessaire d’effectuer un diagnostic précoce car l’aldostérone en excès est toxique au niveau cardiaque, cérébral, vasculaire et rénal. L’hyperaldostéronisme primaire est associé à un risque accru de fibrillation atriale, d'accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque et d’insuffisance coronarienne. Le diagnostic doit être évoqué devant certains profils (patients les plus jeunes, qui ont une HTA difficile à contrôler voire résistante aux traitements, discordance entre l’atteinte des organes cibles et le niveau d’HTA, hypokaliémie spontanée ou sous diurétique…) ». Le diagnostic de l’hyperaldostéronisme primaire doit être guidé par des mesures hormonales et non par la réalisation immédiate d'une imagerie en coupe (scanner ou IRM). En effet, la présence d’incidentalomes surrénaliens non secrétant augmente avec l’âge et environ 20% des patients ayant un hyperaldostéronisme primaire ont une imagerie normale. Les dosages hormonaux sont réalisés dans des conditions optimales par la mesure de la rénine plasmatique (freinée et basse), de l’aldostérone plasmatique (élevée) et du calcul du rapport aldostérone / rénine (élevé). Les valeurs seuils dépendent des méthodes employées. Une équipe italienne a développé et publié des scores cliniques de prédiction du diagnostic l’hyperaldostéronisme primaire. Ces scores, utilisant des variables cliniques simples, pourrait aider à dépister cette maladie plus précocément. « C’est d'autant plus important qu’il existe des traitements : surrénalectomie par voie laparoscopique chez les patients ayant un adénome secrétant de l’aldostérone, ou antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes pour les patients ayant une hyperplasie surrénalienne bilatérale » conclut le spécialiste.    

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17