La greffe rénale constitue le traitement de choix de l’insuffisance rénale terminale. Cependant, faute d'organes disponibles, environ 55 % des patients atteints d'insuffisance rénale terminale sont encore traités par dialyse, ce qui représente un coût annuel de 2,6 milliards d'euros en France et de plus de 40 milliards de dollars aux Etats-Unis. Dans ce contexte la survie des greffons est fondamentale. Or "au cours des 20 dernières années, la survie à long terme des greffons n’a pas fait de progrès", affirme le Paris Transplant Group, un réseau actif pluridisciplinaire (médecins, immunologistes, pathologistes, épidémiologistes, statisticiens et mathématiciens) spécialisé dans la transplantation d'organe, dont l’objectif est d'accélérer l'application des découvertes dans ce domaine. Pour améliorer la situation, "un outil robuste permettant de prévoir la survie à long terme des greffons" apparait particulièrement nécessaire. Or jusqu’à présent aucun outil de ce type n’a été sérieusement validé. Mais la situation pourrait bien évoluer : un consortium international réunissant des équipes de recherche européennes et américaines et dirigé par le Pr Alexandre Loupy (directeur du Paris Transplant Group), a mis au point un algorithme capable de prédire la probabilité de perte de greffon jusqu'à 10 ans après l'évaluation du patient. Nommé iBox, cet outil analyse, en utilisant l’intelligence artificielle, un grand nombre de données du patient, du donneur et du greffon (facteurs fonctionnels, histologiques, immunologiques…). Il a été testé dans une étude internationale (France, Etats-Unis, Belgique) sur plus de 7500 patients. Les résultats ont montré que les prédictions de cet outil sont fiables quels que soient le système de santé, la situation clinique, l'intervention thérapeutique ou le traitement du patient. "En optimisant la prise de décision médicale, l'utilisation de l'iBox pourrait avoir un impact significatif non seulement sur la qualité de vie de chaque patient mais aussi sur la survie à long terme des reins transplantés", a commenté le Pr Alexandre Loupy. L'iBox pourrait également contribuer au développement de nouveaux traitements. En effet, en l’intégrant aux études cliniques, il permet de réduire considérablement le temps, et donc le coût, de ces études. En outre, "l’application de l’iBox va bien au-delà de la greffe rénale car les résultats prometteurs sur le rein sont actuellement en cours de validation en transplantation cardiaque et dans la maladie cardiovasculaire", a souligné le Pr Xavier Jouven, (hôpital européen Georges Pompidou, Paris). L’iBox sera déployé fin 2019 dans deux centres de transplantation européens.
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