Mici : les grossesses plus compliquées

26/04/2021 Par Corinne Tutin
Hépato-gastro-entérologie

Une étude nationale de cohorte, présentée lors des JFHOD (18-21 mars 2021), confirme que le taux de prématurité, de césariennes et d’hospitalisations est accru chez les femmes avec une Mici, le danger étant majoré en cas de maladie active.   Des études réalisées avant la généralisation des biothérapies, ayant porté sur des effectifs assez limités, ont suggéré que la grossesse des femmes avec une (MICI) s’associe à un risque majoré de césariennes, de prématurité et de petit poids de naissance.  Une étude nationale a été mise en place, à partir des données du système national des données de santé (SNDS), pour déterminer si cette conclusion était toujours valable à l’ère des biothérapies. Dans ce but, les caractéristiques des 36 654 grossesses de femmes de 15 à 49 ans avec une Mici s’étant achevées entre le 1er avril et le 31 décembre 2018 ont été comparées à celles des 8 595 562 grossesses sans Mici observées durant la même période. Les résultats ont effectivement mis en évidence, après ajustement, une multiplication par 1,5 du taux de prématurité : 8 % contre 5,5 %, par 1,15 des enfants avec un petit poids de naissance (11,1 % contre 9,8 %), par 1,39 des césariennes (26,1 % contre 20 %) et par 1,51 des hospitalisations (12,0 % contre 8,4 %), a mentionné le Dr Antoine Meyer (Hôpital Bicêtre, le Kremlin Bicêtre). « Le nombre de complications était un peu plus important au cours des 21 762 grossesses associées à une maladie de Crohn : odds ratio de respectivement : 1,27, 1,61 et 1,58 pour les enfants de petit poids de naissance, les césariennes, et les hospitalisations.

L’analyse a, par ailleurs, a montré que les risques étaient renforcés en cas de MICI active (initiation de biothérapie, corticoïdes, hospitalisation…) avec un doublement du taux de prématurité et des hospitalisations, un accroissement de près d’un quart de la grande prématurité, un taux de césarienne majoré de près de 60 % et un accroissement significatif du taux d’enfants morts-nés (0,7% contre 0,5 % en valeur absolue). L’activité de la maladie de Crohn décroissait au cours de la grossesse pour revenir à son niveau antérieur après l’accouchement, une tendance non retrouvée pour la rectocolite hémorragique. « La décision d’interrompre le traitement d’une Mici pendant la grossesse doit tenir compte des risques élevés associés à l’activité de la maladie », a souligné le Dr Meyer, qui a insisté sur l’importance « d’obtenir la rémission avant la grossesse, puis de la maintenir pendant celle-ci ».  

 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2