Une étude nationale de cohorte, présentée lors des JFHOD (18-21 mars 2021), confirme que le taux de prématurité, de césariennes et d’hospitalisations est accru chez les femmes avec une Mici, le danger étant majoré en cas de maladie active. Des études réalisées avant la généralisation des biothérapies, ayant porté sur des effectifs assez limités, ont suggéré que la grossesse des femmes avec une (MICI) s’associe à un risque majoré de césariennes, de prématurité et de petit poids de naissance. Une étude nationale a été mise en place, à partir des données du système national des données de santé (SNDS), pour déterminer si cette conclusion était toujours valable à l’ère des biothérapies. Dans ce but, les caractéristiques des 36 654 grossesses de femmes de 15 à 49 ans avec une Mici s’étant achevées entre le 1er avril et le 31 décembre 2018 ont été comparées à celles des 8 595 562 grossesses sans Mici observées durant la même période. Les résultats ont effectivement mis en évidence, après ajustement, une multiplication par 1,5 du taux de prématurité : 8 % contre 5,5 %, par 1,15 des enfants avec un petit poids de naissance (11,1 % contre 9,8 %), par 1,39 des césariennes (26,1 % contre 20 %) et par 1,51 des hospitalisations (12,0 % contre 8,4 %), a mentionné le Dr Antoine Meyer (Hôpital Bicêtre, le Kremlin Bicêtre). « Le nombre de complications était un peu plus important au cours des 21 762 grossesses associées à une maladie de Crohn : odds ratio de respectivement : 1,27, 1,61 et 1,58 pour les enfants de petit poids de naissance, les césariennes, et les hospitalisations.
L’analyse a, par ailleurs, a montré que les risques étaient renforcés en cas de MICI active (initiation de biothérapie, corticoïdes, hospitalisation…) avec un doublement du taux de prématurité et des hospitalisations, un accroissement de près d’un quart de la grande prématurité, un taux de césarienne majoré de près de 60 % et un accroissement significatif du taux d’enfants morts-nés (0,7% contre 0,5 % en valeur absolue). L’activité de la maladie de Crohn décroissait au cours de la grossesse pour revenir à son niveau antérieur après l’accouchement, une tendance non retrouvée pour la rectocolite hémorragique. « La décision d’interrompre le traitement d’une Mici pendant la grossesse doit tenir compte des risques élevés associés à l’activité de la maladie », a souligné le Dr Meyer, qui a insisté sur l’importance « d’obtenir la rémission avant la grossesse, puis de la maintenir pendant celle-ci ».
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