Aucune avancée dans le traitement de fond de la migraine n’a eu lieu depuis de nombreuses années. C’est dire si une nouvelle classe thérapeutique est porteuse d’espoir, en particulier pour les patients résistants aux triptans, ce qui correspond à 30%, voire 40%, de la population migraineuse.
Au total, 8 millions de personnes en France sont touchées par cette pathologie, dont trois quarts de femmes. Le Calcitonin-Gene-Related Polypeptide (CGRP) est un neurotransmetteur qui joue un rôle majeur dans la physiopathologie de la migraine, car il est sécrété par les méninges au moment de la céphalée, et entraîne une vasodilatation accompagnée d’une activation de l’inflammation cellulaire. Des recherches ont donc été menées pour développer des molécules ciblant spécifiquement le CGRP ou son récepteur. Plusieurs anticorps monoclonaux anti-CGRP sont ainsi actuellement en cours de développement en phase 3. Il s’agit du galcanezumab développé par le laboratoire Eli Lilly, de l’erenumab développé par Amgen et Novartis, et du fremanezumab, le produit de Teva. Ces molécules ont un mode d’administration intraveineux, à un rythme mensuel. La firme Allergan développe aussi l’atogepant, un anti-CGRP, mais qui est utilisé par voie orale. Selon des analystes financiers, ce marché pourrait représenter 6 milliards de dollars (hors patients déjà traités), rapporte Les Echos. Les dernières données présentées à la conférence annuelle de l’American headache society (Boston, 8-11 juin) concernant le glacanezumab et le fremanezumab, et à celle de l’American academy of neurology (Boston, 22-28 avril 2017) pour l’erenumab sont prometteurs. Toutes les études montrent en effet une supériorité des anti-CGRP versus placebo concernant la réduction du nombre mensuel de jours de crises. Enfin, les résultats des études clinique de phase III concernant l’eptinezumab (Alder BioPharmaceuticals) sont attendus dans un avenir proche. Le premier produit à être mis sur le marché pourrait être celui d’Amgen et de Novartis, dont le dossier devrait être déposé au second semestre 2017.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus