Les myélolipomes surrénaliens sont des tumeurs surrénaliennes bénignes constituées de tissu adipeux et d’éléments provenant de la moelle osseuse. C’est la seconde tumeur la plus fréquente de la surrénale. Elle est, le plus souvent, diagnostiquée entre 50 et 60 ans et est quasiment toujours découverte de manière fortuite, à l’occasion d’une imagerie faite pour une autre raison. Si les myélolipomes volumineux peuvent éventuellement entraîner des symptômes compressifs, la plupart sont asymptomatiques, ce qui explique leur détection fortuite. Ils peuvent éventuellement saigner et, en fait, malgré leur grande fréquence, on dispose de peu de données de suivi longitudinal. Ceci a poussé l’équipe de la Mayo Clinic, aux Etats-Unis, à reprendre tous les cas consécutifs de myélolipomes surrénaliens dont le diagnostic a été fait à la Mayo Clinic. La définition du myélolipome au scanner est basée sur l’aspect caractéristique d’une tumeur surrénalienne bien circonscrite, non homogène, contenant de la graisse de densité spontanée basse et sans rehaussement après injection de produit de contraste. Ils ont retrouvé 321 cas, dont la taille moyenne était de 2.3 cm, diagnostiqués chez 305 patients à un âge médian de 63 ans. La densité spontanée était de -37.8 UH en moyenne. Les seuls myélolipomes ayant une densité >10 UH avaient une hémorragie aiguë ou présentaient une calcification centrale. Le suivi médian a été de 54 mois. La plupart des myélolipomes ont été détectés de manière fortuite (86 %) alors que 9 % ont été découverts à l’occasion d’un bilan de cancer et 5 % à l’occasion de symptômes compressifs. Trente-sept patients, soit 12 % des patients, ont eu une surrénalectomie. En comparaison des myélolipomes < 6 cm, ceux de plus de 6 cm sont plus souvent bilatérales (21 % vs 3 % ; p < 0.0001), peuvent être plus souvent à l’origine d’effets de masse (32 % vs 0 % ; p < 0.0001), peuvent subir des modifications hémorragiques (14 % vs 1 % ; p < 0.0001) et peuvent nécessiter une surrénalectomie (52 % vs 5 % ; p < 0.0001). Chez les patients qui ont eu plus de 6 mois de suivi en imagerie, la variation médiane de la taille a été de 0 mm (-10 à +11.5 mm) et le taux de croissance médian était de 0 mm par an (-6 à +14 mm). En comparaison des tumeurs dont la croissance était < 1 cm/an, celles qui avaient une croissance ≥ 1 cm/an avaient une taille initiale plus volumineuse, des modifications hémorragiques et avaient eu une surrénalectomie. En conclusion, la plupart des myélolipomes sont découverts de manière fortuite à l’occasion d’imageries abdominales. Les myélolipomes de plus de 6 cm ont plus de risques d’être à l’origine d’effets de masse, d’avoir des modifications hémorragiques et donc de justifier une surrénalectomie. La surrénalectomie doit donc être réservée aux patients symptomatiques avec de grosses tumeurs et lorsqu’il y a des hémorragies ou une croissance tumorale.
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