Examen à la deuxième semaine, conseils de prévention multiples, nouvelles courbes de croissances, actualisation des recommandations vaccinales… L’édition 2018 du carnet de santé se veut plus adaptée à la prévention et aux évolutions environnementales et sociétales.
Le Ministère de la Santé a publié le 5 mars le nouveau modèle du carnet de santé de l’enfant, qui entrera en vigueur le 1er avril 2018. La précédente mouture datait de 2006. Son actualisation a été rendue nécessaire du fait des nouvelles modalités vaccinales, mais aussi de l’évolution des connaissances concernant la croissance des enfants et les facteurs qui l’influencent (perturbateurs endocriniens…). En outre, il s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de santé, qui "vise à mettre en place une politique de promotion de la santé, incluant la prévention, dans tous les milieux et à tous les âges de la vie", détaille le Ministère.
Ainsi, de nouveaux messages de prévention ont été insérés. Cela concerne, par exemple, le fait d’utiliser des biberons garantis sans bisphénol A, d’éviter d’allumer la télévision devant un enfant de moins de 3 ans, d’utiliser un lit à barreaux sans tour de lit. Il est aussi recommandé de faire dormir, si cela est possible, le bébé dans la chambre de ses parents pendant les 6 premiers mois au minimum. Des conseils sont apportés concernant la gestion des pleurs du bébé, ou encore la façon de maintenir un environnement sain (aération du domicile, réduction du nombre de produits d’entretien, des parfums d’intérieur, choix des jouets…). Le carnet rappelle aussi les risques du syndrome du bébé secoué. Et des tableaux de diversification alimentaire ont été ajoutés. Un nouvel examen pour les nourrissons a été introduit à la deuxième semaine de vie. Il vise à compléter les messages de prévention délivrés aux parents, à répondre à toutes leurs questions, et à soutenir, si besoin, la poursuite de l’allaitement. Il est enfin l’occasion de réaliser le dépistage clinique de certaines anomalies telles que l’atrésie des voies biliaires (grâce à l’échelle colorimétrique des selles insérée à cet effet).
Les courbes de croissance enfin actualisées Autre point majeur : la version 2018 du carnet de santé intègre de nouvelles courbes anthropométriques de référence. Elles ont été établies par l’Inserm au sein du Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité (Cress), et visent à tenir compte des évolutions car les précédentes dataient de près de 40 ans (1979). Toutes les études, ainsi que les professionnels s’accordaient en effet à dire que les enfants dépassaient trop souvent ces courbes que ce soit en taille ou en poids. Les chercheurs de l’Inserm ont analysé plus de 5 millions de mesures recueillies sur 261 000 enfants âgés de 0 à 18 ans. La construction des nouvelles courbes a été menée en concertation avec les représentants des futurs utilisateurs afin de répondre au mieux à leurs attentes. Elles affichent une taille cible dépendant de celles des parents. Et comme on pouvait l’imaginer, les nouvelles courbes de taille et de poids se situent "nettement au-dessus" des précédentes, affirme l’Inserm. Par exemple, à 10 ans, la médiane de la taille des filles des nouvelles références est de 139,5 cm, contre 134,7 cm sur les courbes précédentes. Les différences se réduisent cependant après la puberté. Concernant le poids, le suivi de la corpulence doit se faire sur la courbe d’IMC, et non sur celle du poids. Ont aussi été introduit : des courbes de poids et de taille différentes pour les garçons et les filles dès la période 0-3 ans ; des courbes de périmètre crânien entre 0 et 5 ans elles aussi spécifiques garçon/fille ; et la représentation de plus nombreux couloirs de croissance afin de mieux suivre les trajectoires individuelles. Enfin, le carnet contient des indications sur les périodes pubertaires normales pour inciter à leur utilisation dans l’interprétation des courbes. Des documents complémentaires et des outils d’aide à l’interprétation des courbes de croissance seront mis en ligne par l’Inserm courant 2018. Le nouveau carnet intègre, enfin, l’élargissement de l’obligation à 11 vaccins, pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, concernant la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae de type b, l’hépatite B, le pneumocoque, le méningocoque C, la rougeole, les oreillons et la rubéole. Et il s’accompagne de trois certificats de santé, en version papier et téléchargeable, qui doivent être adressés aux médecins départementaux de protection maternelle et infantile du département de domicile des parents sous pli confidentiel.
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