L’incidence de la rougeole est en augmentation depuis le début de l’année 2017, et est 6 fois plus importante que sur la même période en 2016.
Les dernières données de Santé Publique France font état d’une augmentation récente du nombre de cas de rougeole en France. "La circulation du virus s’est intensifiée en début d’année 2017 conduisant à la déclaration de 295 cas entre le 1er janvier et le 31 mai, soit près de 6 fois le nombre de cas déclarés en 2016 sur la même période", affirme ainsi l’institution. Ces cas sont principalement liés à des foyers épidémiques en Lorraine, en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie. Cette situation inquiète d’autant plus les experts qu’elle survient après une première vague épidémique (entre 2008 et 2011 ; 15 000 cas pour la seule année 2011), puis à une forte baisse en 2012, et une période de stabilité en 2013-2014. En 2015, le nombre de cas augmentait de nouveau (364 cas), en lien avec un important foyer épidémique en Alsace (230 cas). En 2016, 79 cas ont été déclarés, témoignant d’une circulation moindre du virus de la rougeole par rapport aux années antérieures. "Avec une circulation active du virus dans plusieurs départements, la France n’est donc pas à l’abri d’une nouvelle épidémie d’ampleur importante", comme celle observée actuellement en Europe (Roumanie, Italie, Allemagne ou Belgique). Sur les cinq premiers mois de 2017, les virus était présents dans 40% des départements français. Les nourrissons de moins de 1 an sont les plus touchés. Sur les 295 cas déclarés depuis le début de l’année, deux cas d’encéphalite et 22 pneumopathies graves ont été recensés. Un défaut de vaccination Le manque de vaccination est largement responsable de cette situation. Ainsi, sur l’ensemble des cas dont le statut vaccinal était renseigné, 190 (74 %) n’étaient pas vaccinés contre la rougeole, 40 (16%) avaient reçu une seule dose, 25 (10%) avaient reçu 2 doses. Et globalement, l’estimation de la couverture vaccinale (CV) à partir des certificats de santé du 24ème mois était, respectivement pour une dose et deux doses de vaccin ROR, de 90,5% et 78,8% en 2015, ce qui est bien inférieur à l’objectif de 95% à 2 ans pour 2 doses, fixé par le plan national d’élimination de la rougeole mis en place en 2005. "La diffusion du virus est la conséquence d’un niveau insuffisant et hétérogène de la couverture vaccinale en France, l’accumulation progressive de sujets non immunisés conduisant à des poches de sujets réceptifs au virus, permettant l’éclosion de foyers épidémiques. De plus, des niveaux insuffisants de CV parmi les personnels soignants favorisent l’apparition de cas nosocomiaux au sein des structures de soins", conclut Santé Publique France.
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