Si la situation semble plus favorable en France en 2019 qu’en 2018, la flambée des cas dans le monde inquiète.
Au 3 mars 288 cas de rougeole ont été notifiés dans toute la France, selon le dernier point de situation de Santé publique France, avec une incidence en « augmentation modérée ». Parmi eux, 81 (28%) ont été hospitalisés (4 en réanimation) et 23 (8%) ont présenté des formes compliquées, en particulier à type de pneumopathies. Si ces chiffres sont en diminution par rapport à 2018 (745 cas sur la même période), ils soulignent encore le défaut de vaccination qui persiste. En effet, 90% des cas observés sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés. 50 départements ont déclaré au moins 1 cas au cours de la période. Des foyers ont été principalement décrits en Auvergne-Rhône Alpes (50 cas), à la Réunion (37 cas), en Occitanie (27 cas), à Mayotte (14 cas), et en Provence-Alpes– Côte d’Azur (13 cas). Excepté en Rhône Alpes, où il s’agissait principalement de sujets adultes (travailleurs saisonniers), ces foyers ont concerné principalement des enfants et des adolescents. A l‘échelle mondiale, la situation est plus inquiétante. L’Unicef a ainsi récemment alerté sur l’« augmentation importante et alarmante » des cas dans le monde, avec un accent sur le fait que 10 pays représentent à eux seuls plus de 74% de l’augmentation. Il s’agit en particulier de l’Ukraine, des Philippines et du Brésil qui ont subi la plus forte augmentation de rougeole entre l’année 2017 et 2018. En Ukraine, 35 120 cas de rougeole ont été déclarés en 2018 et selon le gouvernement, 24 042 personnes de plus ont été contaminés durant les deux premiers mois de 2019. Aux Philippines, depuis le début de l’année, 12 736 cas de rougeole dont 203 mortels ont été constatés comparé à 15 599 pour l’année 2018 entière. Par ailleurs, plusieurs pays jusqu’à présent exempts de la maladie ont déclaré à nouveau des cas. Au total, 98 pays ont signalé une augmentation des cas de rougeole en 2018 comparé à l’année 2017, « ce qui entrave les progrès accomplis dans la lutte de cette maladie qui peut être évitable, mais aussi potentiellement mortelle » affirme l’Unicef. « C’est une sonnette d’alarme. Nous possédons un vaccin sûr, peu coûteux et efficace contre une maladie hautement contagieuse – un vaccin qui a déjà sauvé des millions de vies tous les ans depuis deux décennies » déclare Henrietta Fore, directrice générale d’Unicef. « Ces cas ne se sont pas produits en un jour. Les graves épidémies que nous constatons aujourd’hui ont eu lieu et commencé durant l’année 2018, le manque d’action aujourd’hui aura des conséquences désastreuses sur les enfants de demain ». Outre la pauvreté, les conflits, ou la faible sensibilisation des communautés, la réticence et la désinformation vis-à-vis de la maladie sont en cause, en particulier dans les pays riches. Ainsi l’Unicef souligne qu’aux aux Etats-Unis, le nombre de cas de rougeoles a sextuplé entre 2017 et 2018. Plus récemment, les Etats-Unis ont connu des épidémies à New-York et Washington. « Presque tous ces cas de rougeole sont évitables, et malgré cela, des enfants continuent d’être contaminés, même dans des endroits où il n’y a tout simplement aucunes excuses » explique Henrietta Fore. « La rougeole est la maladie, mais, trop souvent, la véritable épidémie est celle de la désinformation, la méfiance et de la complaisance. Nous devons faire plus pour informer tous les parents pour nous aider à vacciner tous les enfants ».
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