Syndrome des ovaires polykystiques : une étude chinoise montre que l’acupuncture, avec ou sans citrate de clomifene, est sans effet sur la fertilité

13/07/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

L’acupuncture est utilisée pour induire l’ovulation chez certaines femmes qui ont un syndrome des ovaires polykystiques. Néanmoins il n’y a pas d’étude montrant son efficacité dans ce domaine. Afin d’évaluer si une acupuncture active soit seule, soit combinée au citrate de clomifène augmentait la probabilité de naissances vivantes chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques, une étude en double-insu (clomifène versus placebo) et en simple-insu (acupuncture active ou acupuncture contrôle) a été mise en place dans 21 sites en Chine entre juillet 2012 et novembre 2014 avec un suivi des grossesses jusqu’en octobre 2015. L’acupuncture active ou contrôle était administrée 2 fois par semaine pendant 30 minutes et le clomifène ou le placebo étaient administrés pendant 5 jours par cycle jusqu’à 4 cycles. Le groupe ayant une acupuncture active recevait des insertions d’aiguilles profondes avec une stimulation combinée manuelle et à basse fréquence électrique. Le groupe acupuncture témoin recevait une insertion d’aiguille superficielle sans stimulation manuelle et sans électricité. Sur les 1000 femmes randomisées (d’âge moyen 27.9 ± 3.3, d’IMC moyen 24.2 ± 4.3), 250 ont été randomisées dans chaque groupe. 926 femmes ont terminé l’étude. Des naissances vivantes sont survenues chez 69 des 235 (29.4 femmes) dans le groupe acupuncture active + clomifène, chez 66 des 236 (28 %) du groupe acupuncture contrôle + clomifène, chez 31 des 223 (13.9 %) du groupe acupuncture active + placebo et chez 39 des 232 (16.8 %) du groupe acupuncture contrôle + placebo. Il n’y avait pas d’interaction significative entre l’acupuncture active et le citrate de clomifène (p = 0.39). Le taux de naissances vivantes était significativement supérieur chez les femmes traitées par clomifène par rapport aux femmes traitées par placebo : 135 des 471, soit 28.7 % versus 70 des 455, soit 15.4 % ; différence = 13.3 % ; IC 95 % = 8 -18.5 %). Ce taux n’était pas significativement différent entre les femmes traitées par acupuncture ou acupuncture contrôle : 100 des 458 soit 21.8 % versus 105 des 468 soit 22.4 % ; différence = -0.6 % ; -5.9 à +4.7. Il y avait plus de diarrhées et d’ecchymoses chez les patientes recevant une acupuncture active que chez celles recevant une acupuncture contrôle (diarrhée 5 % versus 1.6 % et ecchymoses 7.4 % versus 1.8 %). En conclusion, chez les femmes chinoises ayant un syndrome des ovaires polykystiques, l’utilisation de l’acupuncture avec ou sans clomifène en comparaison d’une acupuncture contrôle et d’un placebo n’augmente pas les naissances vivantes. Ces résultats indiquent donc que l’acupuncture n’est pas un traitement de l’infertilité chez ces femmes.

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