Un vaccin anti-méningocoque pourrait être efficace contre la gonorrhée
Une étude publiée le 11 juillet dans The Lancet montre qu’un vaccin contre le méningocoque B permettrait de réduire l’incidence de la gonorrhée dans la population vaccinée.
L'étude s’appuie sur une vaste campagne de vaccination contre le méningocoque B réalisée en Nouvelle-Zélande entre 2004 et 2006, qui concernait un million de personnes. Les auteurs ont mis en place une étude cas-contrôle portant sur 14 000 personnes. Les cas étaient les adultes de 15-30 ans vaccinés et présentant une gonorrhée à gonocoques. Les contrôles étaient les individus présentant une gonorrhée à chlamydia. Les résultats montrent que le fait d'avoir été vacciné contre le méningocoque B réduisait de 31% le nombre de cas de gonorrhée. Ils expliquent cela par le fait que les deux bactéries responsables de la méningite ou de la gonorrhée appartiennent toutes les deux au genre Neisseria : Neisseria meningitidis et Neisseria gonorrhoeae, et présentent donc de nombreux points communs sur le plan génétique. "C'est la première fois qu'on observe une protection contre la gonorrhée grâce à un vaccin (même si) le mécanisme de cette réponse immunitaire est pour l'instant inconnu", a commenté l'un des auteurs de l'étude, le Dr Helen Petousis-Harris (université d'Auckland). Mais, le vaccin utilisé lors de la campagne en Nouvelle-Zélande, le MeNZB, n'est plus disponible actuellement car il était dirigé contre une souche spécifique de méningocoque B. Selon les auteurs de l'étude, d'autres recherches sont donc nécessaires pour vérifier si les vaccins plus récents contre le méningocoque B ont un effet similaire sur la gonorrhée. "Si c'est le cas, le fait de les administrer à l'adolescence pourrait faire baisser le nombre de cas de gonorrhée", a estimé le co-auteur de l'étude, le professeur Steven Black, de l'hôpital pour enfants de Cincinnati (Etats-Unis). La publication de ces travaux arrive peu de temps après un signal d'alerte lancé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sur le fait que la gonorrhée devenait "plus difficile, voire parfois impossible" à traiter à cause de la résistance aux antibiotiques. Elle soulignait le besoin "de nouveaux médicaments" et, à terme, d'un vaccin. L'étude publiée le 11 juillet pourrait donc fournir "une nouvelle piste pour le développement d'un vaccin" contre la gonorrhée, note The Lancet, en rappelant que cet objectif n'a jusqu'à maintenant pas pu être atteint, "malgré plus d'un siècle de recherches".
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