Une appli anti-suicide : "compagnon virtuel pour les utilisateurs en souffrance"
La Journée mondiale du suicide est l’occasion de rappeler l’importance de la prévention en particulier chez les jeunes, chez qui le suicide constitue la 2ème cause de mortalité.
Dans le monde, près de 800 000 décès sont dus chaque année à un suicide, a rappelé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 10 septembre à l’occasion de la journée mondiale consacrée à ce thème. Cela représente un mort toutes les 40 secondes. En France, 220 000 tentatives de suicides sont prises en charge chaque année par les urgences et 10 500 personnes se donnent la mort, note pour sa part l'Inserm dans un point à propos de cette journée. Le suicide touche particulièrement les jeunes de 15 à 29 ans, chez qui il constitue la deuxième cause de mortalité à l'échelle mondiale, d'après l'OMS. Une grande enquête, coordonnée par l'unité de recherche Inserm "Santé mentale et santé publique", menée en 2013 auprès de 15 235 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 18 ans, montre de surcroît que les tentatives de suicide semblent être plus fréquentes qu’auparavant : 7,8% des jeunes en ont déjà effectué une (contre 6,5% en 1993) et 3,7%, plus d'une. Catherine Jousselme, chercheuse Inserm au sein de l’Unité « Santé mentale et santé publique », explique qu’avec les réseaux sociaux, le meilleur comme le pire peut arriver : bien qu’ils permettent de s’exprimer, ils provoquent également l’isolement. Quand l’adolescent se sent mal, exister et être important sont des choses qui l’aident à aller mieux. La mise en scène du suicide sur les réseaux sociaux lui donne l’impression de « mourir en héros ». Ces chiffres soulignent la nécessité de renforcer la prévention, souligne l'Inserm. Dans cet esprit, dès novembre sera disponible une application mobile baptisée Stopblues, développée par l’Unité mixte de recherche 1123 –Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables (Eceve), qui est une sorte de "compagnon virtuel, chargé d'accompagner, de renseigner et de rassurer les utilisateurs en souffrance", ainsi qu'un site internet. L’application permet, en effet, à son utilisateur d’avoir accès à des informations (vidéos de professionnels, de malades ou de proches), ou encore de remplir des questionnaires d’auto-évaluation de façon anonyme. Un mapping permet également de trouver à proximité des médecins, des centres médicaux psychologiques ou encore des associations.
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