Une thérapie comportementale est utile pour obtenir une baisse de poids et réduire le risque de diabète associé à l’obésité

04/10/2018 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
Afin d’établir des recommandations, la US Preventive Services Task Force a commandité une revue systématique faisant le point sur les interventions de type comportemental ou pharmacologique permettant de perdre du poids pour prévenir la morbidité et la mortalité liées à l’obésité.

Un total de 122 essais randomisés contrôlés ayant comme critère d’évaluation la perte de poids ou le maintien de la perte de poids chez l’adulte, portant sur 62 533 patients et deux études d’observation portant sur 209 993 patients, ont été identifiés. En comparaison des témoins, les participants des groupes pour lesquels l’intervention était basée sur les modifications comportementales avaient une perte de poids moyenne supérieure à 12-18 mois (-2.39 kg ; IC 95 % = -2.86 à -1.93) et reprenaient moins de poids (-1.59 kg ; -2.38 à -0.79). Les études évaluant l’effet de médicaments rapportaient également une perte de poids supérieure et une moindre reprise de poids en comparaison du placebo à 12-18 mois (allant de -0.6 à -5.8 kg). Les participants ayant un pré-diabète dans les groupes d’intervention de perte de poids avaient un risque inférieur de développer un diabète en comparaison de témoins (risque relatif = 0.67 ; 0.51 à 0.89). Il n’y avait pas d’argument pour d’autres bénéfices mais la plupart des paramètres comme la mortalité, les maladies cardiovasculaires ou le cancer étaient rapportés de manière peu fréquente. Une petite amélioration de la qualité de vie dans quelques essais cliniques portant sur des médicaments a été notée mais leur signification clinique n’était pas claire. Il n’y avait pas d’argument pour un risque particulier tel qu’une pathologie cardiovasculaire dans les interventions de type comportemental. Il y avait en revanche des taux supérieurs d’effets secondaires et des taux de sortie d’essai supérieurs à ceux du placebo dans les groupes traités par médicaments. En conclusion, les interventions portant sur la perte de poids basées sur des modifications comportementales avec ou sans médicament sont associées à une perte de poids supérieure et un risque inférieur de développer un diabète en comparaison des témoins. Les médicaments destinés à faire perdre du poids sont associés à des taux supérieurs de risque, ce qui n’est pas le cas des interventions de type comportemental. Le poids à long terme et les paramètres de santé, de même que les données sur des sous-groupes importants, sont limités dans cette analyse.

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