Urgences obstétricales, naissances prématurées… : de l’urgence d’améliorer la santé des femmes enceintes et des nouveau-nés
En 2020, un décès maternel s’est produit presque toutes les 2 minutes avec 300 000 femmes décédées dans le monde pendant ou après la grossesse. Hémorragie post-partum (HPP), infection, septicémie, maladies hypertensives de la grossesse et avortements pratiqués dans de mauvaises conditions en sont les principales responsables. Pourtant, la plupart de ces décès sont évitables.
Prévenir la mortalité maternelle en appliquant des mesures simples déjà identifiées
"Nous connaissons bien les solutions de soins pour prévenir ou gérer les complications en lien avec une grossesse", a expliqué Bo Jacobsson, professeur et chef du département d’obstétrique, de gynécologie et de pédiatrie de l’Université de Göteborg en Suède. Parmi elles : l’accès à une contraception et à des services d’avortements sûrs pour toutes ; l’injection d’ocytocine immédiatement après l’accouchement pour réduire le risque d’HPP ; la pratique d’une bonne hygiène pour endiguer infection et septicémie post-accouchement et l’administration de sulfate de magnésium pendant la prééclampsie afin de réduire le risque maternel de développer une éclampsie. La Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (Figo) insiste également sur la nécessité de promouvoir l’accouchement par voie basse pour enrayer la "pandémie" de césariennes. La Fédération rappelle en effet que le taux de césariennes avoisine les 80% dans certains pays. Une pratique qui s’accompagne d’un risque accru pour la grossesse et sur l’accouchement en cours mais aussi à long terme.
Faire face aux problèmes de naissance prématurée
Le rapport Born Too Soon 2023 de l’OMS souligne que près de 13 millions de bébés naissent prématurément chaque année. Un bébé meurt toutes les 40 secondes d’une complication liée à une naissance prématurée (NP). Si la survie s’est améliorée, le taux de NP n’a pas changé depuis 30 ans. 80% des NP surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ce qui aggrave d’importantes disparités mondiales en matière de résultats néonatals : dans les pays à revenu élevé, jusqu’à 9 nourrissons sur 10 nés avant 28 semaines survivent, contre 1 sur 10 dans les pays à faible revenu. Ces dernières années, l’efficacité d’actions spécifiques pour améliorer les résultats a été démontrée. Des interventions simples à mettre en œuvre partout dans le monde, sans coûts élevés. C'est avec ce défi à l'esprit que le comité des NP de la Figo a sélectionné 5 interventions clés connues pour sauver des vies : l’administration, avant l'accouchement, d’une cure de corticostéroïdes prénatals ; l’administration de sulfate de magnésium peu avant l’accouchement ; le retard du clampage du cordon ombilical (d’au moins une minute après la naissance) ; l’alimentation précoce au lait maternel (dans l’heure suivant l’accouchement) et enfin les soins kangourous (peau à peau) immédiats. Des interventions simples avec un impact significatif puisque le comité estime que l’administration de corticostéroïdes prénatals peut à elle seule, sauver 370 000 vies par an.
Reconnu internationalement en 2018 comme lauréat du prix Nobel de la paix pour sa lutte contre les violences sexuelles comme arme de guerre, le Dr Denis Mukwege a "mis en œuvre toutes ses compétences pour réparer les femmes battues et violées à plusieurs reprises, torturées et mutilées parce qu’elles avaient été utilisées comme arme de guerre. Ce sont ses compétences en matière de soins empathiques, d’écoute des femmes et sa volonté de célébrer le pouvoir des femmes qui nous ont permis d’arriver là où nous sommes aujourd’hui", a rappelé Jeanne Conry, présidente de la Figo. L’initiative "Red Line" vise à créer des actions ciblées nécessaires pour s’attaquer au problème systémique des violences sexuelles pendant les conflits armés et à établir un cadre juridique clair pour une action forte et opportune par les moyens suivants :
-en suscitant un rejet moral clair contre l'utilisation de la violence sexuelle sous toutes ses formes, y compris comme méthode de guerre ;
-en renforçant et en clarifiant les obligations juridiques des États d'interdire l'utilisation de la violence sexuelle dans les conflits, de la prévenir et de la punir, ainsi que de réparer les préjudices qu'elle cause ;
-en suscitant une volonté politique de garantir une réponse plus solide et plus rapide de la part des États, conformément à leurs obligations internationales.
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