Enrichir la farine en acide folique pour prévenir les malformations du tube neural
L’Anse propose d’enrichir les farines de blé en acide folique, de façon à prévenir les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN) chez les nouveau-nés.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) propose d’enrichir les farines de blé en acide folique (forme synthétique de la vitamine B9), de façon à prévenir les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN) chez les nouveau-nés. Cette mesure s’ajouterait à la supplémentation en vitamine B9 des femmes ayant un projet de grossesse. Elle "permettrait de compenser les apports insuffisants en vitamine B9 chez ces femmes, qui constituent l’un des principaux facteurs de risque d’AFTN chez l’enfant à naître", expliquent l’Anses, qui a effectué une expertise sur ce sujet.
Ces anomalies, en effet, qui concernent plus d’une grossesse sur mille en France, sont liées à plusieurs facteurs de risque, et en particulier, des antécédents familiaux d’AFTN, certains traitements notamment antiépileptiques, le diabète, l’obésité, mais aussi un statut insuffisant en folates chez la mère. Un apport de 600 microgrammes par jour de vitamine B9 est ainsi nécessaire entre 4 semaines avant la conception et 12 semaines d’aménorrhée. "Or, cet apport est rarement atteint par la population", constate l’Anses.
Et seule une petite proportion de femmes - moins d’un tiers - a suivi la recommandation de commencer une supplémentation en vitamine B9 avant la grossesse, et d’autant moins que les mères sont jeunes et d’un niveau d’éducation bas. Pour améliorer cette situation et la prévention de ces malformations, l’Anses propose, dans son expertise, d’enrichir systématiquement en acide folique à 200 µg/100 g les farines de blé, blanches et complètes. Elle s’appuie pour cela sur les expériences d’autres pays, qui ont montré une diminution des risques d’AFTN grâce à cette mesure. La farine de blé a été choisie pour deux raisons : sa fréquence dans de nombreux produits consommés et son faible coût.
"Cet enrichissement systématique en acide folique permet aussi d’augmenter les apports du reste de la population sans toutefois l’exposer à un risque sanitaire", précise l’Anses. Elle insiste, par ailleurs, sur la nécessité "de sensibiliser davantage les professionnels de santé à la prévention des AFTN auprès des femmes en âge de procréer". Cette information doit porter sur une alimentation riche en légumes secs (pois chiches, haricots rouges...), légumes vert foncé (épinards, brocolis, laitue) et le recours à une supplémentation en acide folique avant d’être enceinte, puis pendant les trois premiers mois de la grossesse.
Pour la mise en place concrète de cette mesure, l’Anses recommande une consultation des acteurs
Références :
D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses, 19 décembre)
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2023SA0019RA.pdf
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