"Notre ARS est comme le virus, invisible" : un chirurgien poursuivi pour diffamation
Le chirurgien Xavier Gouyou-Beauchamps, secrétaire général de l’Union des chirurgiens de France et du syndicat Le Bloc, est poursuivi pour avoir comparé l’ARS au virus du Covid.
Adepte des vidéos humoristiques et sarcastiques, le chirurgien de Bergerac Xavier Gouyou-Beauchamps est poursuivi par l’ARS de Nouvelle-Aquitaine pour "diffamation" et "injure". Son tort ? Dans l’une de ses vidéos, adressée à Emmanuel Macron et publiée pendant le premier confinement au printemps 2020, il dénonçait l’attitude de l’ARS par ces mots : "Vous nous avez dit le virus est là, invisible, insaisissable. Et bien, M. Le Président notre ARS est comme le virus, invisible et insaisissable, et mobilisée peut-être, mais dans ses bureaux".
A l’audience au tribunal correctionnel de Bordeaux, le chirurgien assure n’avoir pas voulu traiter l’ARS de virus, mais faire écho aux propos d’Emmanuel Macron. Et de rappeler le contexte de son accès de colère. La veille de la publication, l’ARS ne s’était pas rendue à une réunion proposée par la CPTS destinée à organiser les soins en plein début de confinement. "L’ARS avait peur de nous dire : rien n’est prêt les gars mais montez au front quand même, vous aurez les masques plus tard", indique le chirurgien dans la vidéo.
#Covid19
— Gouyou Beauchamps Xavier (@xgb_ucdf) March 17, 2020
Pas de solutions hydro-alcoolique, pas de #masques, pas de test pour les soignants de #Bergerac
Invisible et insaisissable le virus ?
L'ARS aussi, qui lorsque les soignants cherchent des solutions est aux abonnés absents.@ARS_NAquit #CPTS #confinementtotal pic.twitter.com/orj5LO4gWr
"Il se fait l’écho d’un ratage et il a une expression excédée", indique l’avocat de Xavier Gouyou-Beauchamps. D’autant, rappelle-t-il, que les propos sur les carences de l’administration dans la gestion de la crise relèvent d’un débat national et "ont même conduit à la mise en examen d’une ministre".
"Pendant cette période, l’ARS a fait un énorme travail logistique. Sans ce travail, la continuité des soins ne pouvait être assurée. Elle n’est pas aux abonnés absents", plaide pour sa part l’avocat de l’ARS, qui réclame 10.000 euros d’amende.
Le délibéré doit être rendu le 20 juin.
[avec sud-ouest.fr]
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