“Après une hausse en mai 2020, la prévalence des syndromes dépressifs de la population âgée de 15 ans ou plus retrouve en novembre 2020 son niveau de 2019”, indique la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude sur les problèmes de santé mentale, parue mercredi 6 octobre. “Cette diminution des syndromes dépressifs entre mai et novembre 2020 est portée par une forte baisse des syndromes dépressifs mineurs, possiblement conjoncturels à la situation de mai 2020 qui correspond à la fin du premier confinement”, envisage-t-elle.
Dans son constat, la Drees précise que les taux de syndromes majeurs, plus graves, demeurent plus élevés en novembre 2020 qu'en 2019, du fait de taux élevés chez les 15 – 34 ans et tout particulièrement chez les jeunes femmes. En novembre 2020, les femmes âgées de 15 à 24 ans sont, en effet, deux fois plus nombreuses qu’en 2019 à présenter un syndrome dépressif (24 % en novembre 2020 contre 11 % en 2019) et trois fois plus nombreuses à présenter un syndrome dépressif majeur (13 % en novembre 2020 contre 4 % en 2019). De plus, en novembre 2020, 5% des 15 à 24 ans ont avoué “avoir pensé à se suicider” au cours des douze derniers mois. La fréquence de ces pensées suicidaires dans la population diminue au fil des âges pour concerner 1 % des personnes âgées de 65 ans ou plus.
Un phénomène qui se répercute donc dans le cabinet des médecins généralistes. En avril-juillet 2021, les demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou dépressifs restent plus soutenues qu’avant le début de la crise sanitaire, indique la Drees : 72 % des médecins généralistes estiment que ces demandes sont plus fréquentes qu’à l’ordinaire et 20 % que leur nombre a augmenté de plus de 50 %. De manière générale, les femmes et les jeunes médecins ont été plus nombreux à réaliser des consultations liées à la santé mentale : 84 % des médecins de moins de 50 ans ont constaté une hausse de ces consultations, contre 71 % des 50-59 ans et 64 % des 60 ans ou plus.
1 généraliste sur 4 a plus travaillé qu’avant le début de l’épidémie
Si, au début de la crise sanitaire, l’activité des généralistes a considérablement diminué, les médecins semblent avoir retrouvé une activité comparable à l’avant-crise, estime encore la Drees. Près de la moitié des MG ont ainsi affirmé qu’ils ont travaillé autant que lors d’une semaine ordinaire et un quart des médecins ont eu une activité plus importante par rapport à leur emploi du temps habituel.
Plus de trois-quarts des médecins ont également...
déclaré que les consultations de suivi et/ou de renouvellement d’ordonnance de patients atteints de maladies chroniques sont aussi nombreuses qu’avant la crise sanitaire entre avril et juillet 2021 (contre 72 % entre novembre et décembre 2020). En revanche, pour ces patients, plus de généralistes ont déclaré une augmentation du volume de consultations liées à des complications. Un médecin sur cinq (19 %) indique ainsi recevoir plus de patients consultant pour des complications de maladies chroniques par rapport à avant le début de l’épidémie.
Enfin, la Drees observe dans son étude que deux motifs de consultation (l’infection urinaire chez la femme et la prise en charge de douleurs thoraciques aiguës) ont été aussi fréquents que d’habitude pour la plupart des médecins réalisant ce type de consultations (respectivement 79 % et 75 % des médecins).
*Enquête menée auprès des médecins libéraux du 23 avril au 16 juillet 2021.
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