"Devoir d'exemplarité" : un représentant infirmier plaide pour l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid
Pour Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers, l'obligation du vaccin Covid pour les soignants a été trop vite écartée par le Gouvernement. Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, il alerte sur la méfiance des infirmières et du personnel en Ehpad vis-à-vis du vaccin et leur rappelle leur "devoir d'exemplarité". A peine 2 sur 10. C'est la proportion de soignants en Ehpad qui se disent prêts à se vacciner contre le Covid, d'après un récent sondage interne réalisé par la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires), relayé notamment par Les Echos. Sur les 1992 soignants interrogés, 5% se disent hésitants et 76% déclarent ne pas souhaiter se faire vacciner. Les arguments des sceptiques sont nombreux : manque de recul sur les vaccins à ARN messager, impression de servir de cobayes, inutilité de vaccins qui n'ont pas encore prouvé leur capacité à faire obstacle à la transmission. Dans une tribune publiée par le Journal du dimanche le 26 décembre, Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers, syndicat d'infirmiers libéraux, va à contre-courant de ceux qu'il représente. Le syndicaliste leur rappelle d'abord leur "devoir d'exemplarité", "surtout dans les Ehpad où les pensionnaires se disent nombreux à ne pas vouloir se faire vacciner". "Les soignants retors à la vaccination pourraient s'exposer à des poursuites pénales de familles de personnes âgées pour n'avoir pas pris toutes les mesures de protection disponibles, souligne-t-il ensuite. C'est comme si, au fond, un soignant refusait de porter un masque."
Enfin, "s'il n'est pas établi que le sujet vacciné ne peut être contagieux et donc transmettre le virus, l'inverse n'est pas davantage démontré" et le principe de précaution doit s'appliquer, insiste l'Idel. Daniel Guillerm rappelle que tous les étudiants entrant en Institut de formation aux soins infirmiers doivent nécessairement avoir un carnet de vaccination à jour, "ce qui implique bien une obligation de vaccination". Cette "contrainte" a été d'emblée écartée par Emmanuel Macron le 24 novembre, déplore-t-il. Or, "si la vaccination devait s'avérer être l'unique moyen de retourner à une vie normale, d'éviter un carnage sanitaire et un effondrement économique, la question de l'obligation vaccinale pour les professions les plus exposées (professionnels de santé, enseignants…) mériterait d'être à nouveau posée. Et aux soignants peut-être plus qu'à d'autres." [avec LeJDD.fr]
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