Covid : les cliniques et hôpitaux privés augmentent leurs capacités pour faire face à la deuxième vague

03/11/2020 Par Aveline Marques

Sous-employée durant les toutes premières semaines de l'épidémie au printemps, l'hospitalisation privée est désormais sollicitée à hauteur de ses capacités, accrues grâce à l'adaptation de l'activité. Au 30 octobre, 249 patients Covid étaient pris en charge en soins critiques dans les établissements du groupe Ramsay santé, 429 en médecine et 54 en SSR. "Étant donné l’évolution de l’épidémie, Ramsay Santé est en train d’augmenter partout les capacités d’accueil de ses établissements disposant de services de médecine et/ou de soins intensifs/réanimation", annonce le groupe dans un communiqué diffusé ce lundi 2 novembre. La situation épidémique contraint le premier groupe d'hospitalisation privée à adapter son activité, notamment en déprogrammant des activités chirurgicales "non urgentes", de "façon collégiale" avec les CME. Mais des mesures plus drastiques se sont imposées dans la région Rhône-Alpes, et en particulier dans la Loire, nouvel épicentre de l'épidémie. L'hôpital privé de la Loire, à Saint-Etienne, a dû déprogrammer l'ensemble de la chirurgie. L'activité de la clinique La Parisière, à Bourg-le-Péage (Drôme) a été réduite afin de permettre aux soignants volontaires de renforcer les équipes des établissements voisins, notamment l'hôpital de Saint-Etienne, et d'ouvrir davantage de lits de soins critiques. A compter de ce lundi, seules sont maintenues à La Parisière les consultations externes, les explorations radiologiques et scanner et l'accueil non programmé, uniquement en semaine. Les interventions dont la déprogrammation entraînerait une perte de chance sont délocalisées à l'hôpital privé Drôme Ardèche. "Lors de la première vague, la clinique La Parisière, malgré l’engagement de ses professionnels et la bonne coopération sur le territoire n’a pu jouer de rôle actif dans la lutte contre la pandémie étant donné qu’elle ne dispose ni d’un service d’urgences, ni de services de soins intensifs ou de réanimation. Aucune activité, mis à part la cancérologie issue de la consultation des praticiens, n’y a été réalisée pendant 2 mois, rappelle la directrice de l'établissement. Dans le contexte de l’aggravation de circulation virale de la Covid-19 en région Auvergne-Rhône-Alpes, il nous a semblé inenvisageable de laisser nos soignants volontaires inactifs."

Contrairement aux premières semaines de l'épidémie, le secteur privé semble globalement davantage associé à la lutte contre le Covid. D'après Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) interrogé par Le Monde, environ 20% des 3589 patients Covid actuellement hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs sont pris en charge dans le secteur privé. "La doctrine appliquée en janvier et en février par des agences régionales de santé [ARS] n’a pas été reprise", salue ce dernier. Dans la région Grand est, où durant la première vague le secteur privé avait d'abord été mis de côté, "nous avons préparé des plans de reprogrammation des lits de réanimation ensemble, où l’on a défini qui monte en premier, en second, selon quel indicateur, à quel seuil…", souligne Patrick Wisniewski, représentant des établissements privés de la région à la FHP. "L’ARS mobilise le public et le privé en même temps, on n’a pas le sentiment de gâchis de la première vague", déclare François Guth, directeur du pôle Lille Métropole du groupe Ramsay. "On ne peut pas déséquilibrer de nouveau toute l’offre de soins, il faut partager l’effort. Surtout qu’on ne sait pas combien de temps va durer cette vague." [avec LeMonde.fr]

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