"Je préfère être pris pour un paria que pour un assassin" : un généraliste convoqué par l’Ordre se livre

08/07/2020 Par Louise Claereboudt
Bonnes feuilles

Médecin généraliste à Créhange (Moselle), le Dr Jean-Jacques Erbstein a reçu il y a plus d'un mois une convocation par l’Ordre après avoir communiqué sur son traitement à l’azithromycine face au Covid. Dénonçant l’inaction des pouvoirs publics et des autorités sanitaires lors de l’épidémie de coronavirus, il publie un pamphlet intitulé Je ne pouvais pas les laisser mourir dans lequel il livre une vision alarmiste de la médecine en France... Entre atteintes à la liberté de prescription et disparition de la confraternité hippocratique.   Contacté fin mai, le Dr Jean-Jacques Erbstein nous racontait s’être fait “assassiner” par plusieurs confrères après avoir publié dans un journal local les résultats de son traitement à l’azithromycine dans la lutte contre le Covid-19. Très actif sur les réseaux sociaux, il avait alors reçu un “déferlement d’insultes”. Un jeune médecin lui avait par exemple envoyé le code de Nuremberg sur les expérimentations humaines. Début juin, après plusieurs réprimandes orales et écrites de l’Ordre des médecins et de l’ANSM, le généraliste a finalement reçu une convocation pour s’expliquer sur son dit “protocole”, au même titre que plusieurs autres confrères. L’instance ordinale avait en effet prévenu quelques semaines plus tôt dans un communiqué qu’elle avait saisi les conseils départementaux pour recueillir les explications des médecins ayant réalisé des “protocoles illégaux”.

Alors que l’épidémie marque le pas en France, le praticien publie un pamphlet intitulé Je ne pouvais pas les laisser mourir aux éditions JDH. Dans ce récit, il raconte comment il est passé de “bon petit soldat”, “appliquant à la lettre les directives de cette lourde bureaucratie sanitaire ne connaissant absolument rien à la médecine humaine”, à “renégat” après avoir perdu une dizaine de patients, probablement des suites du Covid. Il dénonce dans cet ouvrage l’inaction des autorités sanitaires, brandissant leur dialectique “Paracétamol, domicile, dodo”, les mensonges de l’Etat au sujet des masques notamment, mais aussi le rôle du conseil de l’Ordre des médecins, “censé défendre les médecins” mais les punissant. Extraits. “Je ne pouvais pas les laisser mourir ! Le cri d’un généraliste en guerre” de Jean-Jacques Erbstein.
JDH éditions, collection Uppercut.
55 pages, 7,95 €
       

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