Plus le temps passe et plus les Gafam se voient contraints d'endosser un rôle de régulateur auparavant dévolu aux États. Dernier exemple en date : Google a annoncé vendredi dernier qu'il refuserait dorénavant les publicités pour des thérapies ou des dispositifs médicaux "expérimentaux ou non éprouvés" sur sa plateforme Google Ads. Sont notamment interdites les publicités pour les thérapies géniques et cellulaires, à base de cellules souches ou non, n'ayant pas fait leurs preuves. "Nous avons constaté une proliférations d'acteurs malveillants qui essaient de tirer avantage des gens en proposant des traitements trompeurs et non testés", indique le géant du web, qui avait déjà commencé à faire le ménage ces deux dernières années. "Plus souvent qu'à leur tour, ces traitements peuvent avoir des conséquences sanitaires graves et n'ont pas leur place sur nos plateformes." Les traitements expérimentaux pourront continuer à faire l'objet de publicités, mais seulement dans la mesure où ils figureront dans des essais cliniques déclarés officiellement. Le problème des "stem cell clinics" Cette décision est notamment liée à la prolifération de cliniques de thérapie cellulaire ("stem cells clinics") aux États-Unis, qui prétendent pouvoir traiter un grand nombre de maladies via l'injection de cellules souches : DMLA, SLA, SEP, maladie de Parkinson, arthrite… Plusieurs accidents ont eu lieu, et cinq patientes avaient perdu la vue à la suite de tels traitements. La FDA a émis un avis la semaine dernière pour alerter sur le phénomène, rappelant qu'une seule voie était à ce jour homologuée : l'utilisation de cellules souches de sang de cordon dans les troubles de l'hématopoïèse (cancer hématologique, anémie...). Pour cette décision, la firme de Mountain View a reçu le soutien de la Société internationale pour la recherche sur les cellules souches. "La nouvelle politique de Google consistant à interdire les traitements spéculatifs est un pas décisif et bienvenu dans la lutte contre le marketing des fabricants de produits médicaux peu scrupuleux", a commenté son président, Deepak Srivastava, cité dans le communiqué de Google. [Washington Post]
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