En meeting à Green Bay, dans le Wisconsin, Donald Trump a livré une description très personnelle des cas d'échec des interruptions médicales de grossesse (IMG), qui débouchent sur des naissances non désirées. "Le bébé est né. La mère voit le docteur. Ils prennent soin du bébé. Ils l'enveloppent avec soin. Et puis le docteur et la mère décident s'ils vont exécuter le bébé ou pas.", a-t-il dénoncé devant un parterre de militants acquis à sa cause. Le président américain faisait référence à une déclaration du gouverneur démocrate du Wisconsin, Tony Evers. Dans une interview, cet opposant à Donal Trump avait déclaré son intention de placer son véto sur une proposition de loi républicaine, en cours de préparation, qui viserait à condamner pénalement les professionnels de santé qui ne prendraient pas soin des enfants nés vivants après une IMG. Cette question des enfants "born alive" fait l'objet d'une controverse politique aux États-Unis, entre des Républicains pro-life et des Démocrates qui n'y voient, à l'instar de Tony Evers, qu'un effet d'opportunisme, estimant que la législation actuelle est déjà claire sur l'obligation d'une prise en charge normale de ces naissances. D'après une étude britannique publiée en 2007 dans la revue BJOG, le taux d'échec des IMG avoisinerait les 3 %. D'après le Department of Health Services (équivalent du ministère de la Santé), cité par le site The Hill, le taux de naissances après 20 semaines de grossesse était de 1 % en 2017 aux États-Unis. Le président américain est actuellement en campagne pour les élections de mi-mandat. Le Wisconsin, traditionnellement considéré comme un "swing state" (un état pivot en politique), avait basculé pour Trump lors des élections présidentielles. Il a depuis tourné le dos à l'occupant de la Maison Blanche en élisant un gouverneur démocrate en 2018.
La sélection de la rédaction
Suivrez-vous le mot d'ordre de "Médecins pour demain" en portant un brassard noir en décembre ?