La mission de l'ONU au Venezuela exacerbe les tensions. Des médecins hospitaliers auraient subi de graves pressions de la part du gouvernement pour avoir cherché à alerter la communauté internationale sur la situation dans les hôpitaux.
Les hôpitaux vénézuéliens contraints de rejouer l'épisode du village Potemkine ? C'est ce que rapportent plusieurs témoignages de médecins et de députés d'opposition recueillis ces derniers jours, alors que la mission de l'Onu est en visite au pays. Les hôpitaux du pays sont confrontés à des graves pénuries de matériel et de médicaments, que le gouvernement Maduro préfèrerait ne pas exposer de façon trop crue aux yeux de la communauté internationale. "Ce matin, ils ont sorti de force la présidente du collège de médecins de l'hôpital de Maracay (ouest de Caracas), et depuis nous sommes sans nouvelle d'elle" a indiqué lundi à l'AFP Jaime Lorenzo, directeur exécutif de l'ONG Medicos Unidos. "Elle protestait contre la répression du personnel médical et de ceux qui dénoncent le manque de médicaments et le mauvais fonctionnement des hôpitaux." Plusieurs médecins auraient été arrêtés pour avoir tenté d'alerter la mission onusienne sur la situation dramatique. "C'est le troisième médecin en deux semaines persécuté pour avoir dénoncé la situation dans les hôpitaux", a quant à lui accusé sur Twitter le député (d'opposition) de l'État de Vargas (ouest de Caracas), Jose Manel Olivares, lui-même cancérologue et radiothérapeute. "Je dois m'enfuir comme un délinquant" "Aujourd'hui je dois m'enfuir comme un délinquant et ma mère me pleure", a rapporté sur Twitter Ronnie Villasmil, un jeune médecin de Carabobo, après avoir été convoqué par la police suite à ses tentatives d'alerter la mission. "Ils veulent me priver de liberté. Mon seul crime est d'avoir voulu alerter sur la situation précaire des hôpitaux de Carabobo", a-t-il écrit. La mission “technique préliminaire” du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme est sur le point de quitter le pays, après une mission de dix jours. Elle est destinée à préparer une éventuelle visite de la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, afin d'établir un compte-rendu de la situation des droits de l'homme dans le pays. Le Venezuela traverse une crise politique majeure, couplée à une situation économique et sociale désastreuse. La réélection contestée du président chaviste Nicolás Maduro en mai 2018 a débouché sur des émeutes et une tentative de reprise en main par le jeune président du Parlement Juan Gaido, autoproclamé "président par intérim" le 23 janvier dernier. Il bénéficie du soutien des États-Unis, du Canada, et de la plupart des pays d'Amérique latine. Les sanctions américaines ont asphyxié le pays et accentué les pénuries, d'énergie et de biens de première nécessité. [Avec AFP]
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M A G
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