Alors que les propos d'Emmanuel Macron et d'Agnès Buzyn sur le malaise à l'hôpital avaient suscité de gros espoirs parmi les hospitaliers, leurs représentants ne cachent pas leur grosse déception, face à un budget 2019 qui leur a fait l'effet d'une "douche glacée". Les syndicats médicaux libéraux restent sur leurs garde.
Action Praticiens Hôpital (regroupement d'Avenir hospitalier et de la Confédération des praticiens hospitaliers) ne cache pas son énorme déception et dénonce "les nouvelles restrictions prévues à hauteur de 3,8 milliards d'euros au lendemain d'un plan présidentiel ambitieux, doté seulement d'une enveloppe de 400 millions". "La poursuite de l'étranglement" A peine dite "la compassion" de la ministre de la Santé pour les agents hospitaliers, les actes ont suivi : suppression de 30 000 postes hospitaliers, nouvelle diminution des tarifs hospitaliers pour 2018, dénoncent-ils. Soit, "malgré l'annonce présidentielle d'une profonde transformation structurante du système de santé (…) "un nouveau coup de rabot infernal". Action praticiens hôpital qui imaginait des lendemains qui chantent, dénonce "la poursuite de l'étranglement". "La colère des praticiens hospitaliers face au double langage doit être entendue", menace APH, qui exige que les promesses du plan annoncé le 18 septembre soient tenues".
"Enfin des moyens pour les médecins de ville ? ", s'est interrogée la CSMF, au décours de la réunion de la commission des comptes de la sécurité sociale, mettant en évidence la réduction du déficit tendant vers un excédent en 2019. Mais à la découverte du projet de budget de la sécurité sociale, la centrale a tout de suite fait savoir qu'elle n'accepterait un durcissement de la politique de substitution des médicaments génériques, que si elle se mettait en place "dans le respect du secret médical". Pour le SML, il faut "flécher des moyens pour réparer 10 ans de casse de la médecine libérale", le retour au quasi équilibre des comptes de la Sécurité sociale n'ayant été obtenu qu'au prix de lourds efforts de la médecine libérale. "Que pèseront les 400 millions ainsi dégagés (du fait du relèvement du sous-ondam de ville de 2,3 % à 2,5 %. Ndlr), face aux 2 milliards d'euros d'économies attendus en 2019" ? s'interroge le syndicat du Dr Vermech. Il salue néanmoins la création des assistants médicaux et l'instauration des mêmes droits aux congés maternité pour les salariées et les indépendantes. "Des revendications portées de longue date par le SML".
Le centre national des professions de santé (CNPS) se félicite lui aussi du relèvement de l'Ondam de 2,3 à 2,5 %, "400 millions, une somme à "relativiser"…mais regrette également que la plus grande part de l'effort repose sur les soins de ville. Mais le CNPS demande aussi que les professionnels libéraux soient accompagnés dans la mise en place du reste à charge zéro, pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires. Réforme pour laquelle ils ont consenti d'importants efforts. Les libéraux de santé veulent une simplification des textes et règlements, redoutent les effets du prélèvement à la source, mais saluent à leur tour la "mesure d'équité" concernant l'allongement du congé maternité pour les professionnelles indépendantes. "C'est un premier pas ; il faudra le compléter par d'autres mesures destinées à sécuriser l''activité du cabinet libéral pendant la durée du congé maternité", ajoutent-ils dans un communiqué.
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François Pl
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