Afin d’estimer plus précisément la prévalence de ces troubles, les chercheurs français ont mené une étude sur 7 133 femmes qui avaient accouché en France métropolitaine, une semaine donnée de mars 2021. Elles ont répondu à un autoquestionnaire (Edinburgh Postnatal Depression Scale, EPDS) permettant d’évaluer les troubles psychiques à type de dépression du post-partum (DDP), d’anxiété et d’idées suicidaires à 2 mois après l’accouchement. Les auteurs ont ainsi pu calculer que la prévalence globale de la DPP était de 16,7%, mais avec des disparités régionales importantes. Ainsi, les régions les plus touchées sont le Centre-Val de Loire (21,7%) la Provence-Alpes-Côte d’Azur (20,5), et l’Ile-de-France (19,3). Alors que la Bourgogne-Franche-Comté (11,1%), le Grand Est (13,3), la Nouvelle-Aquitaine (13,9, et les Hauts-de-France (14,1%) ont les prévalences les plus faibles. L’anxiété touche plus d’un quart des femmes interrogées, avec une prévalence de 27,6% globalement. Ce symptôme est par ailleurs très fréquemment associé à la DDP, avec un taux de 83,2% parmi les femmes présentant une DPP. Là encore, des disparités régionales sont observées, avec des prévalences significativement inferieures en Normandie (21,2%) et Nouvelle-Aquitaine (24,1), et supérieures en Centre-Val de Loire (33,9%), et Provence-Alpes-Côte d’Azur (32). Enfin, plus d’une femme sur 20 déclaraient des idées suicidaires : le taux global était de 5,4%, et de 23,8% parmi les femmes atteintes de DPP. Les auteurs de cette étude concluent que ces données soulignent « la nécessité d’une adaptation de l’offre de soins en psychologie/psychiatrie, en adéquation avec les besoins importants décrits ».
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